[Start-up] Portrait
[Start-up] Portrait
by Pascale Caron
Interview de Priscilla Stanley, fondatrice de la startup Yumma.
Après des études en école de commerce et de management (ESCEM) elle a travaillé dans plusieurs entreprises en France et aux Etats-Unis et exerce encore en tant que chef de Projet en Informatique pour la transformation digitale, au service des entreprises de la région. Vous verrez tout au long de notre entretien que ce mot service a une grande signification pour elle.
En parallèle, elle mène une activité de photographe qui lui permet d’exprimer pleinement son côté créatif. De ses voyages et questionnements personnels sortent des images, qu’elle expose et vend en tirages limités. Elle s’adonne également aux portraits, qu’elle affectionne particulièrement, et aux reportages qui complètent la panoplie de son art. « Je vois ce que la plupart des gens ne remarquent pas. J’observe avec le cœur et ce que je ressens, je le mets en image. J’aime raconter des histoires ».
Elle se passionne par ailleurs pour les projets technologiques qui mettent l’humain au cœur de la réflexion, en s’appuyant sur le potentiel et l’intelligence du collectif. Elle se définit comme activatrice de changement positif. Il y a 3 ans, Priscilla s’est lancée dans l’entrepreneuriat avec YUMMA, un projet technologique et social innovant qu’elle gère grâce à sa longue expérience dans le domaine. « Avec Yumma j’ai donné du sens à ma carrière professionnelle avec un projet qui me tient particulièrement à cœur, car il touche l’essence de la société, la famille et son bien-être. »
Yumma c’est le premier réseau d’entraide dédié à la famille, avant et après l’école. L’application Yumma permet de constituer une communauté de personnes de confiance et d’informer en temps réel ce cercle en cas de besoin urgent de garde des enfants, de trajets à l’école ou d’aide aux devoirs. Yumma gère l’avant et l’après-classe, tout ce qui se passe en dehors du portail. Les parents n’ont plus besoin de multiplier les appels ou les SMS, leurs contacts privilégiés sont connectés en un clic, avec une réponse en temps réel. Dès que la demande est acceptée, Yumma prévient les autres contacts sollicités que la mission est prise en charge.
Le but de Yumma est de donner un coup de pouce aux parents débordés, de l’école primaire jusqu’au collège. La plateforme inclut la possibilité de faire appel à un bénévole voir même à un professionnel avec un système de fiches avec descriptif et photo, mais aussi des avis et des notes. L’appli permet aussi de demander des services à domicile, comme des courses, la cuisine, un vrai plus en ces temps bousculés.
Quel a été le déclencheur pour te lancer dans l’entrepreneuriat ?
Ce n’est pas quelque chose de naturel pour moi : il n’y a aucun exemple dans ma famille ou mon entourage. J’ai dû apprendre et me constituer un réseau « from scratch ». Par contre, je viens du monde du Service, et j’entends par là, apporter un maximum de valeur à autrui au travers de mon travail, quel que soit l’aspect lucratif en jeu. Quand je crois en la valeur d’un projet ou d’une organisation, et par-dessus tout quand je travaille en équipe, ma motivation, mon esprit d’analyse et de création sont décuplés. Dans les grandes entreprises, je me suis parfois sentie bridée ou mal « employée ». Je suis passée par tous les types de ‘out’ en entreprise : Bore-out, Brown- out, et Burn-out. Je ne me suis jamais apitoyée sur mon sort. Et même si psychologiquement ces épreuves m’ont épuisée, elles m’ont permis de me recentrer un peu plus sur mes valeurs et ma véritable mission de vie.
Mon aventure entrepreneuriale a commencé avec la professionnalisation de mon activité de photographe à la suite d’une grosse commande de tirages d’art par le groupe Avantis. Essentiellement des photographies évoquant le voyage et l’industrie aérienne (domaine de mon client). J’avais gagné plusieurs concours photo qui m’avaient donné de la visibilité et offert cette belle opportunité. Une fois la société créée, j’ai développé mon art dans le portrait. Pour cela je suis sortie de ma zone de confort. J’ai dû travailler avec l’autre, entrer dans son intimité. Je suis toujours ébahie de voir mes clients à l’aise devant mon objectif. Leur confiance est très gratifiante. Pour ma part, je déteste être prise en photo, je fais donc mes propres autoportraits. Certains entrent dans le cadre de séries photographiques de type fonction documentaire. Plus récemment, j’ai développé une activité de reporter événementiel, j’ai couvert de nombreux événements sportifs notamment le marathon de Nice, mais aussi des mariages lors desquels je capte des instants de vie presque volés (les préparatifs, les petits gestes, et les regards entre invités et mariés sont mes moments préférés).
Alors que j’avais quitté mon emploi salarié pour me consacrer à mes projets artistiques, Yumma m’est tombée dessus par surprise. Peut-être mon esprit étant plus libre de créer, a-t-il pu plus facilement s’exprimer pour résoudre une problématique qui m’a longtemps chiffonnée. Cette nouvelle idée a fait son chemin sur 3 concours de startups, tous gagnés la même année dont un aux États-Unis. Je l’ai pris comme un signe, il fallait que ce projet aboutisse. J’ai donc dépassé mes appréhensions pour me lancer en tant que « solopreneur » dans l’aventure. Cela a été un catalyseur gigantesque de développement personnel et je me découvre chaque jour un peu plus.
Tu es aussi chef de projet pour un grand groupe, il me semble. Comment fais-tu tout cela?
Effectivement, je mène de front 3 activités professionnelles. Travailler également au sein d’une entreprise avec une équipe d’ingénieurs, de développeurs et de spécialistes métier, me stimule au quotidien. La structure que l’on trouve en entreprise a du bon, et les échanges réguliers avec des profils variés m’enrichissent. J’ai récemment découvert que j’étais une personne « multipotentielle » et cela m’a décomplexée. Toutes ces activités se complètent et nourrissent mes projets personnels. Il n’y en a pas une de trop. Le challenge est de trouver le meilleur équilibre entre chaque activité et honorer leur temporalité, quitte à sacrifier ses week-ends et soirées. Pour moi la ressource la plus importante est le temps, il faut donc que mes projets en vaillent la peine. Je suis très sélective. Et pour me ressourcer, je ne suis pas difficile, une balade en nature, une méditation, ou une séance de yoga et je repars !
Comment vis-tu cette période du COVID ?
Elle me dessert énormément pour Yumma, mais j’apprends à rebondir. Le but de Yumma est de permettre une meilleure organisation familiale en se basant sur un ADN de sécurité, de confiance et de bienveillance autour de l’enfant. Mais il y a actuellement une psychose sur la sécurité sanitaire (que je peux comprendre) qui bouscule sans cesse l’organisation des familles et ralentit le développement de Yumma. La communauté a besoin de s’agrandir pour fonctionner pleinement. Je travaille à de nouveaux partenariats dans ce sens et anticipe la reprise à une vie “normale”.
Un autre projet qui a pris du retard avec la covid, c’est la mise en place d’une exposition photographique permanente avec l’hôpital Simone Veil de Cannes pour le service ambulatoire, sur le thème de l’eau. Au travers d’images rapportées des États-Unis mis en regard avec des images réalisées à Cannes je montre la force et la nécessité de cet élément essentiel à la vie. Mon objectif est de sensibiliser le public à une problématique écologique d’envergure de manière subtile. Les photographies grands formats seront accompagnées d’un texte de ma composition.
Quels sont tes futurs challenges ?
J’ai obtenu une subvention de la BPI l’an dernier pour le développement de l’application. Maintenant, l’objectif est de faire grandir Yumma. Il faut recruter de nouveaux utilisateurs et pérenniser son service gratuit en l’accompagnant de services complémentaires. Pour cela il me faut trouver du soutien tant humain que financier (Business Angel et partenariats commerciaux).
Dans la photographie, j’ai un projet d’exposition photo sur le thème de la résilience. Ce qui m’inspire, c’est le rebond, panser ses blessures, trouver du sens à celles-ci et en faire quelque chose de beau. Comme l’arbrisseau qui pousse sur une terre brûlée, il se nourrit de ces cendres pour grandir. J’ai envie de faire vibrer l’audience en les accompagnant à travers un parcours visuel et sonore qui les plongera dans ces abîmes et qui les fera renaître des images. Ce ne sera pas forcément confortable, mais comme dans la vraie vie, il faut se confronter à ses émotions, quelles qu’elles soient “pour que ça sorte”. Ils finiront leur cheminement intérieur par l’espoir, “une porte ouverte”. Dans ce type de projets créatifs, c’est mon âme qui parle. Dévoiler cela au public est un challenge pour moi.
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Je n’ai pas UN nom en particulier. Beaucoup de personnes m’ont inspiré dans ma vie et particulièrement celles qui ont une histoire de résilience face aux difficultés “les gueules cassées qui rebondissent malgré tout”. Il y en a bien plus que l’on ne peut imaginer ! Et je trouve cela bon signe. Autrement, parmi les personnalités contemporaines, les biographies de Richard Branson et Elon Musk m’ont fascinée. Ce qui m’inspire chez eux c’est leur capacité de penser en dehors des conventions. On aime ou on n’aime pas, mais ils ont des visions incroyables et l’échec ne semble pas avoir d’effet sur eux. Ils restent fidèles à leur vision et persévèrent.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
Il y a un livre que j’ai lu trois fois, c’est le seul, c’est un livre de Mark Divine, « The Unbeatable Mind » d’un ancien de l’US Navy. Il cultive l’esprit du guerrier dans le bon sens du terme. Il nous parle de comment se forger une résilience et de la ténacité mentale. Il décrit notre Radar intérieur, une intuition que tu apprends à écouter qui te permet de décupler ton potentiel. Mais ce qui m’a plu par-dessus tout, c’est que toutes ces capacités sont développées au service d’autrui. Le guerrier n’est pas destructeur, mais protecteur.
En ce moment je lis « Tout le monde ment et vous aussi » de Seth Stephens-Davidowitz sur l’Internet, le Big Data et ce que nos recherches Google (entre autres) disent vraiment de nous. J’ai toujours aimé la sociologie. Le « big data » apporte une nouvelle dimension d’analyse révélant parfois des comportements surprenants !
En conclusion aurais-tu une devise ?
« La seule chose qu’il y a entre moi et ma réussite, c’est moi ! » Cette petite phrase me permet de ne pas oublier que mes objectifs sont toujours à portée de main et qu’il me suffit de faire taire l’auto-saboteur qui est en moi.
Pour des tirages d’art en édition limitée, vous pouvez aller sur le site photo priscillastanley.com
Yumma est une app disponible sur GooglePlay et AppStore
[Start-up] Green
STARTUP GREENTECH
by Pascale Caron
Entretien avec Alice Chougnet, co-fondatrice, et CEO de Geosophy, une startup dans la greentech.
Alice possède un diplôme d’ingénieur ESPCI Paris et un PhD en Physique. Après 12 ans dans l’industrie pétrolière, chez Schlumberger, en tant qu’ingénieur R&D et Chef de projet, elle crée en 2018 avec Quentin Barral une startup, dans un domaine durable, celui de la géo-énergie.
La géo-énergie, consiste à aller puiser dans le sol, quelques mètres sous terre, la fraîcheur en été et la chaleur en hiver. C’est une énergie locale et décarbonée, neutre pour le paysage.
Geosophy responsabilise les propriétaires d’immeubles en les aidant à définir la meilleure stratégie de valorisation de leurs ressources souterraines. Ils ont développé le premier moteur de recherche du sous-sol : pour une adresse donnée, leurs outils logiciels brevetés permettent de connaître le potentiel géo-énergétique, à la fois technique et financier, et proposer des diagnostics. Ils accompagnent ensuite leurs clients, en tant qu’Assistance Maitrise d’Ouvrage, jusqu’à l’installation.
Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l‘entrepreneuriat ?
Tout au début de ma carrière chez Schlumberger, j’ai commencé par chausser des bottes et un casque et je suis allée sur le terrain travailler à la construction de puits. C’était un parcours intéressant pour un ingénieur R&D de se frotter au réel. C’était physiquement très dur avec beaucoup de « on call ». Après « ce stage ouvrier » de longue durée, je suis partie en R&D et je me suis lancée dans un domaine que j’apprécie : démarrer des projets d’une page blanche.
A la fameuse crise de la quarantaine je me suis posé beaucoup de questions : passer sa vie à extraire du pétrole, est-ce que c’est vraiment pour moi ?
J’avais une soif de sens. Je me sentais concernée par le dérèglement climatique et je me suis retrouvée en déphasage avec mes valeurs.
Avec un groupe de collègues qui partageait le même constat, nous avons présenté à notre management un projet écoresponsable d’intrapreneuriat. Ils nous ont soutenus et nous ont proposé de rejoindre HEC et son programme Challenge+ de création de startup.
Quel a été le déclencheur pour créer ton entreprise ?
Dans le programme Challenge+ je suis entrée en tant qu’intrapreneure avec une équipe de Schlumberger et je suis ressortie avec une folle envie d’être entrepreneure. Mais mes collègues ne m’ont pas suivie. J’ai cherché un associé et je me suis rapprochée de Quentin, un ancien de Schlumberger qui avait fait des études complémentaires dans le bâtiment. Il y a eu rapidement un « match » humain, et une complémentarité dans nos parcours.
Qu’est ce que t’a apporté le programme Challenge+ de HEC ?
Ce programme a été fondateur. J’ai pu poser les bonnes questions et avancer petit à petit d’échec en échec, afin de transformer tout cela en réussite. J’ai été accompagnée également par un coach en entrepreneuriat à qui je dois beaucoup. Il m’a dit notamment que je n’aurais « ni problème technique, ni problème d’argent, mais des problèmes humains » et que ce qui restera de cette aventure c’est mon lien avec Quentin. L’association c’est comme un 2e mariage.
D’où est venue l’idée de Geosophy ? Ce nom est très poétique !
Il n’est pas anodin. Nous en avions choisi un autre au départ, mais nous l’avons testé lors du programme HEC et il ne remportait pas l’unanimité !
Geosophy signifie « la sagesse de la terre ». Nous exploitons la terre avec un objectif environnemental et nous prenons le contrepied des technologies qui en « abusent ».
Je suis fan de poésie et de grec et j’ai eu une sorte de flash pour ce nom.
Êtes-vous impactés par la crise du COVID ?
Nous avons commencé la commercialisation fin 2019 et la crise du COVID nous a obligés à arrêter les chantiers pour toute l’année 2020. Mais nous n’avons pas chômé : nous avons pu continuer notre activité R&D grâce à un financement de l’Agence de transition écologique (ADEME) qui complète notre levée de fonds.
La conjoncture est compliquée, mais nous suscitons l’intérêt. Nous avons de nombreux clients dans le foncier avec un attrait certain pour cette technologie. Nous testons actuellement notre version Beta chez Groupama : ils nous soutiennent et sont des clients de confiance.
Quels sont tes prochains challenges ?
Nous devons tout d’abord finaliser le développement du moteur de recherche et de diagnostics, et on aimerait voir finalisées les installations qui en ont découlé ! Nous souhaitons également étendre nos prédictions à l’international. L’Europe est globalement à la traine dans le domaine de la géo-énergie alors que dans certains pays comme la Suède, un quart des bâtiments sont déjà équipés.
Je nourris également un projet artistique : pour moi, l’art aide au processus créatif et fait émerger des idées. Je suis partie du postulat que notre action sur l’immeuble ne se voit pas, comme la sève des arbres. Je rêve d’une matérialisation, qui permettrait de rendre visible, cet invisible sous-sol. Pour cela je recherche des artistes pour illustrer l’impact de Geosophy sur l’environnement et exposer ces œuvres à l’entrée de nos immeubles.
Avis aux amateurs ! Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Les philosophes en général m’inspirent, et plus particulièrement Edgar Morin, qui est également sociologue. L’approche systémique qui permet de regarder un problème sous tous les angles m’intéresse. Nous avons d’ailleurs pensé notre R&D de cette manière afin d’avoir une approche globale.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
J’aime lire tous les philosophes et je puise également mon inspiration dans la poésie, le théâtre ou l’art en général : c’est très émotionnel.
J’ai beaucoup apprécié « L’ambition ou l’épopée de soi » de Vincent Cespedes. Il m’a amenée à réfléchir sur mon ambition collective, et mon impact sur la société : un sujet qui me parle énormément. Ce qui me porte c’est l’utilité pour le collectif.
J’ai également lu pendant la levée de fonds « Socrate antistress » d’Héloïse Guay de Bellissen, quand la philosophie nous aide à mieux combattre le stress…
En conclusion aurais-tu une devise ou un mantra ?
Oui, « On n’a jamais fini d’apprendre ».
[Leadership] Portrait
[Leadership] Portrait
by Pascale Caron
Entretien avec Karine Marro-Guffanti
Karine Marro-Guffanti est la propriétaire de nombreux établissements à Nice passant de l’emblématique Grand Balcon, au Bistro Chic Marcel, à La boulangerie Jeannot et la plage La Vela : une femme d’affaire inspirante qui n’est pas là par hasard et j’ai eu envie de présenter son parcours hors du commun.
Quand je suis allée lui proposer l’interview, sa 1re réaction a été «pourquoi moi ? Je donne juste à manger aux gens ! ». Mais vous verrez vite que je ne m’étais pas trompée.
Karine est issue d’une famille du métier, son grand-père était boulanger (Jeannot), son père (Marcel) était le propriétaire de l’emblématique Moorea. Elle est quasiment née derrière le comptoir d’un restaurant, le Magnan à Nice, à l’époque. À 18 ans, son bac en poche, il a fallu choisir un métier : une grande école de commerce ou bien la restauration. Le choix était ouvert, elle en avait les capacités. Finalement elle choisit en premier, l’école hôtelière Maxime à Paris. Pour parfaire son éducation, elle décide de partir à Lausanne et finit ses études à l’école Bluche en section anglaise. Ses études finies elle devient directrice commerciale de 2 hôtels Hilton à Londres, Park Lane et Terminal 4. Mais quand Marcel lui demande de rentrer en France et de venir le seconder au Moorea, son restaurant de spécialité poissons port de st Laurent du var, elle quitte Londres, les vacances étaient finies !
Pas facile de se faire une place auprès d’un patron aussi emblématique que Marcel, qui peut vous fusiller d’un seul regard. Si elle apprend beaucoup à son contact, à 24 ans elle décide de créer son propre restaurant en association, Le Karina. Cette première aventure se termine par un échec. Mais elle s’en est relevée avec brio et elle a tiré des enseignements fondateurs pour le reste de sa carrière : le travail est la clef de tout.
Comment s’est présentée l’opportunité du Grand Balcon ?
C’est papa qui a trouvé le local à côté de l’opéra pour établir mon restaurant : mais si l’emplacement était prestigieux, l’endroit était totalement à refaire, une ancienne taverne,« un vrai taudis ». Par hasard au Moorea, je discute avec deux clients qui viennent déjeuner avant de prendre l’avion et je leur parle de mon projet de restaurant. Je réfléchissais à haute voix sur la déco : Je voudrais une décoration cosy, j’en ai marre de ces restaurants ouverts, blancs et sans charme, je veux l’hôtel Coste ! Quelle ne fut pas ma surprise quand mon interlocuteur se présenta : enchanté Jacques Garcia, et voici mon bras droit. (NDLR. Jacques Garcia est le décorateur de l’hôtel Coste à Paris !). Ni une ni deux, je leur offre leur addition et je les embarque dans ma voiture direction Nice pour visiter le restaurant et il accepte de me dessiner le projet.
C’était il y a 20 ans, et la décoration n’a pas changé elle est intemporelle. Le restaurant est ultra-cocooning, très bien insonorisé. On a fait un malheur au lancement, le restaurant ne désemplissaient pas, les gens essayaient par tous les moyens d’avoir une table. L’affaire était lancée !
Parle-moi du leadership, comment as-tu appris ton rôle de Leader ?
Essentiellement sur le tas, mais tu dois l’avoir au fond de toi: avoir envie de donner aux autres . Pour moi, la qualité première pour être un vrai leader, c’est aimer donner plutôt que de recevoir. En tant que femme dans ce monde d’homme à 95% il faut avoir une main d’acier dans un gant de velours.
Pour amener l’équipe d’un point A à un point B il faut travailler toute en rondeur et en douceur, mais avec fermeté. Tu te perfectionnes au fil des années.
Moi qui suis allée souvent au Grand Balcon, je vois qu’il y a une constance dans ton équipe : En effet, le directeur travaille depuis 25 ans pour moi, il a démarré comme barman. Le chef est la depuis 12 ans. Svetlana travaille ici depuis 18 ans, elle était rentrée comme commis de salle. Une personne qui connaît ta manière de travailler, qui connait l’entreprise, qui est moulée à ma manière d’être vaut de l’or. Il faut toujours les motiver et les faire progresser : tu ne peux grandir que par le travail et que si tu es bien secondée et si tu arrives à transmettre.
Qu’est ce qui t’a amenée à ouvrir d’autres lieux ?
Tout d’abord le challenge et l’envie de se dépasser et de se prouver que je n’étais pas seulement la fille de.
En 2015 je cherchais un autre restaurant, on était en euphorie, le grand Balcon ne désemplissait pas, on refusait du monde. J’avais adoré le bistrot de Lignac à paris et j’ai décidé d’ouvrir, Marcel, Le bistrot chic, dans le vieux Nice. Je me suis entourée d’une équipe de confiance : Katie travaille avec moi depuis 20 ans ; le chef était un second du grand Balcon. Les process sont rodés et écrits, c’est une petite structure plus facile à gérer.
D’où vient l’idée du projet boulangerie ?
Pour la boulangerie le local se libère, il est bien placé juste à côté du grand Balcon et je décide de l’acheter, mais je n’avais pas encore décidé quoi faire. C’était avant l’attentat de Nice, c’était l’insouciance, les banques nous ont suivis. Mon père me propose de faire une boulangerie. Je n’y connaissais rien, mais je me suis formée. J’ai appliqué les codes de la restauration en ne faisant que du sur place, du frais, de la tradition, la vraie boulangerie. Je lui donne le nom de mon papy : Jeannot, une grande personnalité qui a émigré d’Italie par le col de tende à pieds en 1940 en plein Mussolini.
Donc cet empire n’est déjà pas facile à gérer et en 2020, tu rajoutes un nouveau challenge La Vela, la plage sur l’emblématique promenade des anglais à 2mn du Negresco
La plage c’est un rêve de petite fille. À l’époque, je regardais la série « L’hôtel de la plage » le samedi chez mes grands-parents. La plage c’est l’art de vivre, le bonheur, tu lâches tout, l’ambiance est nonchalante. On a ouvert après le premier confinement et le succès a été au rendez-vous les gens avaient besoin de lâcher-prise. Elle était belle, mais elle a été détruite par la tempête le week-end juste avant la date que j’avais prévue pour le démontage. Heureusement qu’on avait réussi à déménager Totor (NDLR. La sculpture de Stéphane Bolongaro) le jeudi, car il serait surement en Sardaigne. On a sauvé Totor ! On a été rasés, mais ce n’est pas grave, on la reconstruira, elle sera encore plus belle.
Pour gérer ces nouveaux endroits, il faut une équipe ?
On a une personne qui gère le RH. Je mets toujours dans un endroit quelqu’un que je connais en qui j’ai confiance et qui a été formé au Grand Balcon : ma pépinière de talent. Si la personne a envie d’évoluer, elle commence au grand Balcon et pourra être positionnée ensuite sur un autre lieu.
Et après tout ces challenges vient le covid !
Oui le covid c’est l’enfer, d’autant que j’avais démarré un nouveau challenge : depuis peu j’ai repris la restauration du théâtre de Nice, le Petit Balcon, juste avant le second confinement. Finalement mon nouveau challenge est de sortir de cette crise « saine et sauve » et on va y arriver j’en suis sure.
Quelles sont les personnes qui t-on inspirées dans ta carrière ?
Bien sûr, mon grand-père mon père. Sinon je lis beaucoup, sur les chefs d’entreprises et je quand une idée me parait bonne je la range dans un coin de mon cerveau et j’y repense, quand j’en ai besoin, des fois même la nuit.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
Je lis de tout, du point à l’express, de Ken Follet à Catherine Pancol et aussi Harlan Coben : son dernier est très bien !
Pour terminer quelle est ta devise ?
Toujours se dépasser, ne jamais abandonner, rien n’est impossible !
[Start-up] Création
[Start-up] Création
by Pascale Caron
Entretien avec Lilie, la fondatrice d’ACTIVELILIE.
Lilie est une passionnée, une wonder woman perchée sur des talons aiguilles, collectionneuse de chapeaux et d’accessoires féminins, qui n’hésite pourtant pas à enfourcher sa moto pour faire le tour de Corse avec son chéri. Elle a créé sa marque ActiveLilie qui propose des sacs personnalisables sur mesure à « ses élégantes » comme elle les appelle : des femmes libres qui veulent en finir avec la recherche perpétuelle du sac idéal.
Quel a été le déclencheur pour créer ta marque ?
J’ai toujours été passionnée par la couture et la mode. Mon plus ancien souvenir remonte à l’âge de mes 7 ans : les remontrances de ma maman quand elle me surprenait devant sa machine à coudre que j’avais investie sans sa surveillance, pour coudre les habits de mes poupées. Je suis passionnément autodidacte, j’ai appris en décousant tout ce qui me passait sous la main, vêtements, sacs et parfois même les ceintures. A l’époque il n’y avait pas de tutos disponibles, maintenant je fouine sur Youtube, pour parfaire mes techniques.
Malgré cette passion dévorante, je n’ai pas franchi la porte des études dans la mode et du business. Issue d’une famille traditionnelle, et avec quelques facilités en math, je ne pouvais faire que des études scientifiques, médecin ou ingénieur. Finalement, je suis devenue ingénieure en informatique !
Quand mes trois garçons ont pris leur indépendance, ils m’ont laissé beaucoup de temps libre. J’ai commencé par créer des sacs ordinateurs, des sacs à main pour moi et mes copines. De fil en aiguille, c’est le cas de le dire, je me suis prise au jeu, j’ai lancé ActiveLilie pour m’amuser, en parallèle de mon activité salariée.
Développer une marque, sa marque, c’est génial. La créativité ne s’exprime pas que dans la production de modèles, mais aussi dans les techniques de marketing, la communication, la relation clientèle, les collections, etc. C’est très complet… J’adore.
Quand je me suis lancée dans l’aventure, je pensais que la couture était ma motivation première. Eh bien non : j’ai découvert que j’aimais créer, imaginer des pièces uniques, de styles très différents. Réaliser deux fois la même pièce m’ennuie profondément.
Quelle est la ta marque de fabrique ?
La création de sac à main sur mesure est ma spécialité : ma mallette de modèles contient plus d’une cinquantaine de patrons, de sacs et de pochettes ; il y en a de toutes les tailles, de toutes les formes, pour tous les goûts. Quand une élégante ne trouve pas son bonheur, je crée un patron spécialement pour elle. Côté look, mes placards renferment plus de deux cents tissus pour l’extérieur et les intérieurs, de quoi varier les styles.
Ma pépite est le « sac d’artiste », il est le faire-valoir de l’œuvre, peinture, dessin ou même photographie d’art. L’œuvre numérisée est imprimée sur le tissu. Je crée le tissu à partir de l’illustration et de la pièce à coudre, pour l’intérieur et/ou l’extérieur du sac. La création de sacs est mon mode d’expression artistique. Créer le tissu permet de laisser libre cours à mon imagination pour faire naître une pièce unique.
Ma démarche artistique passe aussi par une prise de conscience écoresponsable et une volonté d’utiliser des matériaux de filières low-fashion, Française dans la mesure du possible. Mon premier modèle écoresponsable est une lingette lavable et réutilisable, en coton organique et éponge de bambou bio. Et pour rester dans le style artistique ultra féminin, elles sont décorées d’illustrations.
Tu te définis comme une slasheuse, comment concilies-tu une activité salariée dans l’informatique avec la création ?
Soyons réaliste, mon activité salariée avec sa sécurité financière me permet de créer librement sans contrainte, ni pression financière. Mais ce serait trop simpliste de réduire mon travail dans l’industrie de l’informatique à une simple activité lucrative. L’informatique est la technologie du futur depuis plus de 50 ans. Elle ne cesse d’être innovante et c’est passionnant de participer à la construction de notre futur.
Je suis convaincue que la technologie et l’art sont complémentaires. La technologie fait avancer l’art et vice-versa. Prenons l’exemple concret de la couleur bleue : la création industrielle des pigments bleus ne date que du début XVIIIe siècle ; auparavant, les peintres ne pouvaient l’utiliser qu’en très petite quantité, car elle était difficile à synthétiser. De nos jours, le bleu a détrôné toutes les autres couleurs en occident. Bien souvent, l’art est le point de départ de nos réflexions et de notre créativité dans tous les domaines et la technologie en fait partie.
Dans ma vie l’informatique et Art font la paire et je vis à 100% chacune de mes deux activités, chacune alimentant l’autre, c’est mon « think out of the box ».
Qui sont tes rôles modèles ?
Mes influences sont nombreuses. Mes icônes de mode vont de Coco Channel et son iconique petite robe noire, Paco Rabanne et sa mythique robe métal, Chantal Thomas et son style sexy chic, Yves Saint-Laurent et son tailleur pantalon, Christian Louboutin et ses stilettos rouges. Ils ont réinventé la femme. Leurs parcours de vie d’artiste sont riches et m’inspirent.
Mais je m’inspire aussi des artistes autour de moi. Je suis fascinée par l’utilisation de la matière et des objets hors contexte, comme le body painting, le street-art ou les artistes upcycling. D’ailleurs, sur mon site, j’ai créé une rubrique Artiste invités pour le plaisir de les interviewer, de me plonger dans les coulisses de leurs ateliers et leurs univers créatifs. Cette émulation me nourrit : mon fil conducteur est la dualité de la femme, entre rêve et réalité de la vie quotidienne.
Et n’oublions pas mes élégantes ! Imaginer et réaliser des sacs, des pièces uniques, qui correspondent exactement à la femme, qui va les porter, me permet de rencontrer des personnes formidables. La création sur mesure commence toujours par un échange riche avec l’élégante.
Quels sont tes nouveaux challenges ?
Vaste question, j’adooore les challenges ! Ma devise: « vivre d’une activité qui combine la technologie, la création et l’art ».
Plus concrètement, mon prochain challenge est d’interviewer Rachel Bergeret, une artiste plasticienne qui a démarré sa carrière dans le monde de la mode. Ses œuvres reflètent cette dualité féminine qui m’anime. Et mon rêve serait de collaborer avec elle.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
Même si je ne prends pas beaucoup de temps pour lire, la lecture est une évasion qui me permet de me ressourcer, au même titre que la musique et l’opéra. Ma dernière lecture c’est « Usucapion » de Maxent Lisle, un roman poignant dont il est difficile de se détacher, si ce n’est pour créer.
« Technologie, création et art », tout un programme !
[Témoignage] Elobags
[Témoignage] ELOBAGS
by Pascale Caron
PORTRAIT DE FEMME, INTERVIEW D’ELODIE MARGAND
Élodie a créé l’entreprise Elobags, une marque de trousses de toilette en tissus upcyclés et fondatrice du podcast Elocast qui en est à sa saison 3.
Élodie est mère de 2 enfants et a démarré sa carrière dans l’hôtellerie de luxe ce qui lui a permis de voyager dans le monde entier. Mais après 2 enfants, c’est plus compliqué de gravir les échelons. Elle a tout quitté pour créer son entreprise Elobags et s’y est consacrée pleinement pendant 1 an et demi. Mais la voyageuse ne tenait plus en place, elle s’est rapidement sentie coincée dans un seul endroit. Pour progresser, elle a écouté des podcasts pour apprendre comment ces femmes ont réussi : ce qui l’a fait avancer dans mon projet à une vitesse folle !
En arrivant dans la région PACA elle a créé un groupe Facebook de femmes chefs d’entreprises pour échanger des idées et créer du réseau. Par la suite, elle a créé son podcast , Elocast : « Le podcast des femmes chefs d’entreprises de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
Quel a été le déclencheur pour créer ton entreprise ? Tout a commencé par un fort désir de liberté. Être entrepreneur, n’a jamais été une obsession plus jeune. Le podcast m’a permis de rencontrer énormément de personnes et de gagner en maturité, en compétence à vitesse grand V.
Qui sont tes modèles ? Caroline Receveur qui a réussi ce switch télé-réalité et qui est devenue une entrepreneuse hors pair (carolinereceveur). Pauline Laigneau également, avec ses podcasts (legratin) et son entreprise de bijouterie, je suis très fan de son parcours.
Est-ce que tu reviendrais au salariat ? Franchement non, c’est une de mes pires angoisses. Si on pouvait trouver des points positifs au salariat, c’est potentiellement moins de stress de savoir ce qu’on doit faire le lendemain. Mais à côté de cela, tu dois correspondre à un schéma de l’entreprise et tu ne peux pas être toi-même.
En tant qu’entrepreneur, tu peux être toi-même, tu jouis d’une certaine forme de liberté, encore faut-il bien faire le switch, ne plus travailler comme un salarié et ne pas être trop dans le « je fais, je fais… », et s’épuiser.
Aujourd’hui, j’imbrique tout et j’essaye de ne plus avoir de barrière entre ma vie perso et ma vie pro : tout est lié. Si tu es passionnée, cela te procure plus d’émulation…
Quels sont tes nouveaux challenges ?
Avec Elobags et Elocast j’ai allié la beauté féminine avec l’entrepreneuriat. J’ai créé récemment Elopower afin d’aider les femmes à devenir indépendantes financièrement en créant son activité, tout en conservant du temps pour ses enfants. Je me suis lancée dans le marketing de réseau. Pour moi c’est le modèle du futur : avec cette période particulière que nous vivons actuellement, le modèle du salariat s’est érodé et je crois plus à un système de freelance. Avec Elopower je propose une passerelle entre le salariat et l’entrepreneuriat. Créer un produit prend un temps de dingue, et je ne parle pas de la livraison, etc.. Je l’ai bien vécu avec Elobags ! L’idée est de promouvoir un produit super qualitatif, mais sans le gérer de A à Z, et apporter la solution à un client, simplement en en parlant autour de nous. Je suis coach dans cette transition , j’aide les femmes à travailler leur mindset, à évacuer les croyances limitantes, à avoir confiance en elles. Je veux dire aux femmes qu’il y a vraiment une autre réalité possible : on n’a pas à choisir entre ses enfants et son activité pro.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ? Je lis actuellement « Je veux tout », de Natalie Rozborski. Ce livre est le guide pratique de toutes les femmes qui cherchent un bonheur quotidien. Réussir sa vie, s’épanouir, arriver à tout concilier sans rien sacrifier et en premier lieu: faire attention à soi.
[Leadership] Start-up
[LEADER] START-UP
by Pascale Caron
PORTRAIT DE FEMME, INTERVIEW DE YARA KHALIFE
Yara Khalife fondatrice et CEO d’Instoryz est arrivée sur la Côte D’Azur en janvier 2020, auparavant, elle a vécu au Liban, à Dubai, en France et aux États-Unis. Durant les 13 dernières années au Liban, elle dirigeait l’entreprise familiale qui représente une société américaine spécialisée dans la conception d’espaces de travail et de bien-être. Elle était aussi responsable du programme de mentorat de la « Blessing Foundation » qui met en relation des entrepreneuses avec des femmes qui ont eu une excellente carrière dans le monde des affaires. Yara a contribué à l’organisation de plusieurs événements sur le thème de « Women Empowerment » ou encore « Unlocking Human Potential » . Elle fait partie de mon Liban d’azur, active au pôle événementiel dont le but est de rapprocher la Côte d’Azur et Le Liban.
Yara est diplômée de HEC Paris et de UCLA à Los Angeles où elle a eu son Master en « Media and Entertainment Management ». Elle a aussi un certificat en « Design Thinking and Innovation » de MIT et un certificat en « Artist Management » de chez Berklee College of Music. Elle est représentante d’entreprises européennes et américaines au Moyen-Orient. Elle parle 5 langues : Français, Anglais, Arabe, Espagnol, Italien.
Quel CV impressionnant Yara, qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans l‘entrepreneuriat ?
J’ai toujours baigné dans une atmosphère entrepreneuriale depuis mon plus jeune âge : mon père est entrepreneur. J’ai eu la chance de rejoindre la société familiale pendant 13 ans, de toucher à tous les métiers de l’entreprise et de diriger des équipes. Je suis convaincue que dans la vie il faut faire ce que l’on a envie de faire et vivre sa passion. Pour moi l’entrepreneuriat a été une façon de transformer ma passion en travail : c’est un chemin que je devais prendre et je me suis lancée afin de me laisser la liberté de créer.
Quel a été le déclencheur pour créer ton entreprise en France ?
La France a toujours eu une relation très spéciale avec le Liban. J’ai eu la chance d’étudier à HEC Paris et j’ai gardé des relations très étroites avec les alumnis. Pour moi, la France était un choix naturel.
Mon mari a créé une startup dans la Fintech et nous avons décidé tous les 2 de postuler à des Programmes French Tech. Son entreprise a été sélectionnée pour un programme d’accompagnement French Tech de 10j à San Francisco, dans la Silicon Valley, et j’ai eu la chance d’y participer: une superbe expérience !
D’où t’es venue l’idée d’Instoryz ?
J’ai toujours été fascinée par les différentes cultures : chacune apporte sa spécificité : j’accorde une grande valeur dans la diversité. J’avais envie de créer un pont entre ces différentes cultures et les entreprises françaises qui ont parfois peur de l’international, car ils ne parlent pas la langue, qu’ils ne connaissent pas la culture, que c’est chronophage ou que c’est coûteux.
Le but d’Instoryz est d’accompagner les marques françaises qui veulent s’implanter au Moyen-Orient, à travers une plateforme innovante associée au marketing d’influence, pour tester l’attractivité du marché, analyser les tendances des consommateurs finaux et définir une stratégie d’accès.
Je suis partie du constat que 70% des entreprises exportatrices abandonnent au bout d’un an. D’après la BPI, ceci est dû au manque d’adaptation aux spécificités du pays ciblé. Mes clients sont des entreprises: PME et ETI, B2C ciblant les Gen Y et/ou Z dans les domaines de la mode, la beauté, et la déco qui veulent s’implanter au Moyen-Orient.
As-tu été accompagnée pour la création ?
Je suis actuellement un programme d’accompagnement par la French Tech Côte D’Azur et les Premières Sud. J’ai d’abord été prise dans la programme prepa et depuis le 1er février j’ai été sélectionnée dans la phase incubation.
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Je n’ai pas de personnes spécifiques chaque personne qui poursuit ses rêves et qui a démontré que l’on peut faire ce que l’on veut et réussir sa passion avec de la confiance en soi tout en ayant un impact positif dans ce monde, m’inspire . Pour moi ma devise est “sky is the limit”.
Aurais-tu un livre à nous conseiller ?
2 livres « Nudge » de Thaler & Sunstein et « Predictably Irrational » de Dan Ariely ne me quittent pas.
J’ai découvert la “Behavioral psychology” dans un cours à UCLA aux USAs qui s’appelait “Thinking on your feet”. Le but c’est de penser différemment pour les prises de décision et dans la résolution des problèmes. Cela m’a permis de développer une certaine aisance dans la résolution des problèmes. Peut-être aussi, c’est parce que je suis Libanaise, on est un peuple résilient.
Aurais-tu des conseils pour penser différemment ? Out of the box ? :
C’est plus un petit exercice qu’un conseil, que j’ai appris durant l’un des ateliers de Thinking outside the box et qui consiste à choisir deux mots qui n’ont rien avoir les uns avec les autres et de penser à une création de produit pour les deux. Cet exercice développe la créativité et je le fais maintenant sans m’en rendre compte : je l’applique dans ma vie de tous les jours pour résoudre les problèmes : je ne laisse jamais tomber. Instoryz est né des 2 extrêmes que sont le marketing d’influence et l’étude de marché : j’ai mixé les 2 pour avoir un retour du terrain via les influenceurs en utilisant les réseaux sociaux.
Alors, sky is the limit!
[Femmes] Scientifique
Les Femmes au service de la recherche scientifique
Dans le monde, moins de 30% des chercheurs, sont des femmes, selon l’UNESCO, nombreuses d’entre elles sont exclut des postes à plus hauts niveaux. En Suède, les femmes constituent la majorité en licence (60%), puis ne représentent plus que 49% en doctorat et 36% de chercheurs. En France elles sont 26% à occuper des postes à hauts niveaux.
A Monaco, le Centre Scientifique de Monaco est un réel exemple international, les trois responsables d’équipe dans le département de biologie marine sont des femmes Dr Christine Ferrier-Pagès Directeur de Recherche de la section Ecophysiologie et Ecologie, Dr Sylvie Tambutté Directeur de la section Physiologie et Biochimie et Dr Nathalie Hilmi Responsable de la thématique Economie Environnementale.
Pourquoi il est urgent de lutter contre le changement climatique? Dr.Nathalie Hilmi spécialisée en macroéconomie et finance internationale, tranche « un retard d’actions, engendrera des coûts plus élevés ». Dr Nathalie Hilmi s’est spécialisée sur l’économie du développement. Auparavant elle a enseigné l’économie et la finance avant d’être stratégiste dans le «Hedge Fund Research Institute».
En 2009, elle rejoint le Centre Scientifique de Monaco en tant que responsable de la section «Economie environnementale» et a collaboré avec les Laboratoires de l’environnement de l’AIEA pour lancer des études de corrélation entre les sciences de l’environnement et l’économie afin de mieux évaluer l’étendue socioéconomique des impacts et des coûts de l’action par rapport à l’inaction face aux émissions de carbone.
Cette spécialiste a vue un réel changement de perception en 10 ans « donner une valeur économique au capital naturel et la biodiversité permet de reconnaître l’importance du service rendu par les écosystèmes. C’est un moyen d’inciter les acteurs économiques et financiers à protéger et restaurer les espèces »
Elle est aussi chargée de la coordination, de la préparation et de l’organisation de la série d’ateliers «Combler le fossé entre les conséquences de l’acidification des océans et l’évaluation économique», organisés à Monaco. En 2011, elle a obtenu son diplôme d’habilitation à diriger des recherches (HDR) en soutenant un sujet sur «une approche multidisciplinaire du développement durable ».
Elle est auteure principale du Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique (SROCC) et du prochain rapport principal du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le rapport AR6 qui sortira en 2021. Ce groupe créé en 1988 à la suite d’une initiative politique de nature internationale, dépend de l’Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement.
Dr Hilmi publie régulièrement sur la thématique de l’économie environnementale au travers de 3 axes : les impacts socio-économiques du changement climatique et de l’acidification des océans, l’évaluation et valorisation des récifs coralliens, et les politiques économiques et développement durable.
[Aide] confinée
Confinement et Aide à la personne,
une équation complexe
Naima*, vous êtes la fondatrice d’une société d’aide aux personnes, comprenant une trentaine de personnes. Nous aimerions votre témoignage du constat du 1er et 2e confinement en cours.
- Comment avez-vous géré le 1er confinement ?
- Les réactions et besoins de vos bénéficiaires ont-elles été différentes par rapport à d’habitude ?
Le côté psychologique a été très important, pour les rassurer sur ce qui se passait, le fait de nous voir avec les masques tous les jours. Le questionnement sur le COVID les risques, les conséquences économiques, un debriefing qui leur faisait du bien.
- Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Ce qui nous a le plus marqué, c’est que face à une telle crise sanitaire nous n’avons pas été reconnus et soutenus à notre juste valeur. Car nous avons été confrontés à des risques nous déjà nous-mêmes et pouvions mettre aussi en danger nos familles. Et pourtant, nous avons assurés 24h/24 7j/7 un service de proximité d’assistance et d’humanité envers une population vieillissante et apeurée.
- Aujourd’hui, la France repart pour un confinement de 4 semaines, dans quel état d’esprit sont vos bénéficiaires ?
Avec ce deuxième confinement l’expérience du premier et le fait que nous étions présentes et réactives de nuit comme de jour les a rassuré. Ainsi tous nos bénéficiaires ont gardé leurs prestations. Ils se sentent entourés et en sécurité par des professionnelles de l’accompagnement.
- Vous avez aussi créé une association venant en aide aux femmes de l’Atlas?
*Naima ICHOU 43 ans, chef d’entreprise d’une SAAD TOP SERVICES 34 depuis 2017 dans le département de l’Hérault. D’origine Marocaine et Présidente de l’Association Loisirs Ensemble et Partage. Membre du réseau FCE Hérault, AFEM Maroc et Ambassadrice à la CCI Hérault.
[Art] masterclass
Masterclass avec Diana Lui
« Les femmes et le Minotaure »
Diana, est une photographe franco-belge, d’origine chinoise, née en Malaisie. Elle vit et travaille à Paris depuis 10 ans,après avoir passé 12 ans aux Etats-Unis. Atypique par ses photos utilisant la technique d’une ancienne chambre photographique 20×25 cm créant des portraits noir et blanc « intimes, psychologiques et anthropologiques », mettant en scène les gens qu’elle rencontre à travers le monde.
5 femmes ont suivis une masterclass avec Diana Lui, au-delà du 1er confinement, exposant par la suite en toute intimité le temps d’un pop-up dans le village de Picasso telles ses minautores à « l’espace 101 » à Mougins.
Carline Bourdelas
Je suis photographe dans l’âme depuis toujours. J’ai créé beaucoup d’images, et je peux dire que
certaines m’ont envoutée. Pourtant même si leur esthétique m’émerveillait, il me manquait quelque
chose d’essentiel. Je ne voulais pas que mes images soit juste « contemplation », je voulais qu’elles
entrent directement en contact avec mon cœur et celui du spectateur, qu’elles provoquent une
vibration dans nos corps.
Un ami m’a parlé de Diana Lui, photographe originaire de Malaisie. Il l’appelait la « chasseresse des
âmes ».
J’ai rencontré Diana, j’ai senti la vitalité et l’énergie qu’elle dégage, je suis tombée sous le charme.
J’ai démarré la MasterClass dès le mois de décembre 2019.
C’est au cours de la première séance que tout s’est joué. Sur une table, j’ai déposé une centaine de
photos représentatives de mon travail.
Après quoi la main de Diana a écarté tout ce qui n’était et ne restera qu’une image. Elle écrivait une
histoire avec les photos qui questionnent. La magie du placement des photos montra alors très
clairement l’obsession qui est en moi. Le sujet est posé comme une évidence !
Mon obsession à moi porte sur la vision de la Femme et les rôles qui lui sont assignés.
Des photographes d’horizons très différents formaient le groupe. Sous l’impulsion de Diana nous
travaillions sur un mode partage et générosité. Les projets des uns inspiraient les travaux des autres.
Diana nous encourageait, nous stimulait, nous ouvrait des chemins, nous poussait à fermer certaines
portes et à en ouvrir d’autres. Elle nous réveillait et nous mettait face à nos obsessions les plus
profondes. Cette démarche nous obligeait à donner le meilleur et à transformer une image en
photographie et une photographie en un message, une histoire.
La MasterClass s’est déroulée en séances collectives et individuelles. Chaque module nous apportait
quelque chose de différent et de nouveau. Séance après séance, nous voyions notre travail évoluer.
« A la question « qu’est-ce qu’une bonne image ? Willy Ronis répondait « je me contente, faute de
mieux, de répondre que c’est celle qui a su communiquer l’émotion qui l’a fait naitre. »
La période de confinement m’a énormément inspirée. L’isolement, la nature à l’état du début du
monde, le silence, les couleurs du ciel, de la mer, de la terre, du sable, de l’herbe… Une lumière
magique qui transformait les choses, les personnes…, une abstraction, une image en résonance avec
ma démarche onirique de la photographique.
Diana m’a dit « tu es dans le passé et l’avenir, je ne te vois pas dans le présent »
Séance après séance j’ai pris conscience de ma métamorphose. Quelques fois j’avais l’impression
qu’une force extérieure s’emparait de mon appareil photo et déclenchait à ma place et moi
j’apprenais à voir ce que d’autres ne percevaient pas.
Dorothéa Lange disait : « L’appareil photo est un outil qui enseigne aux gens à voir sans appareil
photo»
Mon objectif final est de parvenir à créer des images qui transmettent des messages, qui
questionnent et qui provoquent une véritable émotion.
La MasterClass s’est achevée à l’Espace 101 du Vieux Mougins.
L’immense générosité de sa directrice Karin Fellinger a permis à six femmes photographes d’exposer
leurs photos pendant 15 jours. De nombreux visiteurs sont venus nous soutenir, et partager ce
moment avec nous.
Mille mercis à notre ange gardien Karin Fellinger.
Merci à Diana, l’humaniste qui nous a ouvert sa vision du monde.
Anita Hélène
J’ai voulu me réinscrire au Masterclass de Diana Lui après y avoir déjà participé il y a 7-8 ans par deux fois sur une période aussi de 6 mois. Je connais la rigueur artistique, l’immense générosité et bienveillance de Diana envers ses élèves et le, les chemins magiques de création découverts, émergés, issés grâce à elle.
Les circonstances ont déterminé notre groupe de cinq femmes aux parcours différents, mais toutes mûes par un élan d’envies, de vie à exprimer, d’échanges forts, et d’émulations. Ainsi je dirai, une aspiration cosmique nous a élevées vers les images produites, visibles en partie à l’espace 101 de Mougins. Par exemple, Françoise Evenou est devenue mon modèle, lors d’un soir impromptude Juillet, le long des remparts d’un château anglican, baigné de Nature.L’eau, les Eaux organiques vivantes, les Arbres centenaires, puissants, une alchimies est créée avec mon modèle flamboyant !J e crois que le confinement nous poussait aussi à cette harmonie, cette révélation avec la Nature, celle qui est là, ici, tout près de notre demeure. La nuit renforce cet espace, cette féminité secrète et puissante, intouchable, en lien direct avec celle desarbres, du sol, des eaux qui les parcourent, de leurs mouvements indomptables, cohésifs, vivants, invisibles visibles; Plus on avance, plus il nous faut d’espace; je crois que chacune des artistes peut prendre ces paroles…Et l’immense chance que nous avons est d’être à l’espace 101, à Mougins, lieu fort de lumière et d’inspiration, grâce à Karin, à sa très généreuse énergie, …Nous avions tout pour réussir.
Karin Fellinger
Pour moi, la Peinture est depuis longtemps mon principal moyen d’expression même si la photographie est entrée dans ma pratique artistique. Les deux techniques sont des moyens d’expression que j’exploite, indifféremment, pour figer les moments que je traverse.
Dans la peinture comme dans la photographie, je m’inspire des images que je trouve dans la nature, mais aussi des visages des personnes rencontrées au quotidien. Dans les portraits, je cherche à ne montrer que l’essentiel, l’invisible du sujet. J’essaie de montrer le plus possible avec le minimum de matière picturale, en éliminant certains éléments ajoutés sur la toile.
Avec l’usage de la photographie mon regard devient contemporain, rapide et net. L’appareil l’incite à une exécution furtive, instantanée et épidermique. Plutôt que la perfection technique, je cherche à capter l’indicible du monde qui m’entoure.
Après plusieurs Photo workshops avec des photographes internationaux le temps d’un weekend à Nice, Vienne et à Arles j’avais le sentiment de devenir infidèle à ma passion depuis toujours – la peinture. En réalité, la photographie est la suite logique de mon activité artistique. Peut être l’un ne va pas sans l’autre?
La rencontre avec Diana Lui, artiste, photographe – plasticienne et réalisatrice m’a fait comprendre qu’il y a en moi un autre être méconnu que je devais découvrir pour arriver à harmoniser dans ma vie d’artiste, femme, épouse, et mère dans le futur. J’ai choisi de travailler avec Diana pour la qualité de sa démarche photographique et sa capacité à transmettre des instants remplis d’une forte intimité. Elle est d’une immense générosité et dans le partage. L’inscription à une Masterclass avec Diana Lui et 7 autres photographes devient une évidence.
Diana sera notre coach pour une année. Diana Lui m’a suggéré d’étudier l’Autoportrait. Elle me disait, je l’entends encore : » Karin tu me fais penser à Gloria ». J’ai été démasquée ! Ce que j’ai préféré chez Diana c’est sa détermination et son expertise photographique applicable différemment à chaque photographe.
Diana veut nous connaitre, elle nous fait parler, elle écoute. Elle nous observe. Elle dialogue. Elle nous dévoile les traits cachés de nos caractères. Avec toute sa sensibilité et son savoir-faire, elle va nous guider à trouver notre écriture photographique. L’énergie qu’elle dégage nous fait pousser des ailes artistiques. Du premier moment de la première rencontre jusqu’à son dernier rendez-vous avec nous à Mougins. Les rendez-vous de groupe étaient très importants car nous pouvions nous inspirer l’un de l’autre et partager nos diverses expériences et projets tant sur le plan artistique que technique photographique. Une histoire commençait à s’écrire en images souvent figuratives, parfois abstraites mais toujours fortes.
La période du confinement durant le printemps dernier m’a permis de perfectionner ma technique photographique ainsi que mon projet. La découverte des endroits habituellement peu intéressants autour de nous devenaient « mon air de jeu ». Car l’Autoportrait devenait un jeu, de mise en scène, de changement de personnalité. Jouer dans la nature devenait passionnant. Se représenter soi – même permettait de repousser l’ensemble des considérations qui tiennent un rôle essentiel dans le portrait. En d’autres termes, l’autoportrait est un moyen d’expérimenter plus radicalement que sur tout autre être humain le mode de représentation et le procédé pictural.
L’idée de se retrouver physiquement à Paris n’était plus envisageable. C’est pour cette raison que j’ai invité Diana à venir, dans le sud de la France, clôturer cette aventure commencée quelques mois auparavant à Paris. Diana et 4 autres photographes de la Masterclass ont répondu présent. C’est ainsi que 6 femmes venant d’horizons différents ont eu la possibilité de partager, pendant un long week-end, l’extraordinaire expérience de finaliser la session par le fameux « editing » de leurs travaux, suivi d’une exposition qui a duré plusieurs semaines à l’espace 101 à Mougins. Mougins, ce village dans le Sud de la France connu pour sa haute gastronomie mais restera tout d’abord un lieu mythique dans l’histoire de l’Art. De nombreux artistes pour ne citer que le plus connu, Picasso, ont habité et travaillé dans ce lieu. Le thème « la Femme et le Minotaure » choisi par nous toutes était une évidence puisque nous étions toutes reliées à travers notre expérience avec Diana Lui par un même thème : la Femme.
Nadia Bouzguenda
Mon stage Photographique avec Diana Lui « Nature Intime » à Arles en 2019, a été pour moi la révélation d’une sensibilité créatrice en partant d’une intimité vers la modification du réel en mises en scènes. Par son écoute et sa bienveillance, Diana nous invitait à nous connecter à nous même avant chaque séance. Engagée et généreuse, elle nous encourageait à élargir nos horizons au service de notre créativité. Avec la découverte de son travail autour de l’identité contemporaine des femmes du Maroc, de la Tunisie et de la Malaisie, le déclic avec elle était immédiat.
Depuis la nomination Lauréat 2019 de ma série photographique, Réincarnation, à la fin du stage, mon style photographique est passé d’une contemplation des moments présents vers une quête de soi. J’ai su que la MasterClass de Diana Lui est la voie vers mon lancement artistique. Éveiller la mémoire, changer de perceptions, raviver l’espoir, œuvrer au développement de soi pour moi-même et pour les autres sont des questionnements qui me font entrevoir la lumière de l’inconscient.
L’exploration de la Photographie expérimentale s’est imposée à moi. Sous l’œil rigoureux de Diana je me suis embarquée dans un parcours de quête identitaire me reliant à ma lignée de filles dans la ville natale de mes parents Sfax, en Tunisie. A travers un processus créatif suivi par le groupe des 6 Photographes-Artistes de la MasterClass, j’ai cheminé vers de nouvelles pratiques pour composer mes images dans mon atelier à Dubaï. Dans une recherche de réalités perdues à travers des mémoires de familles, j’ai lancé pendant le confinement mon premier projet nomme Inner-patterns.
Accueillies généreusement par Karin Fellinger à Mougins, nos travaux ont été inaugurés par notre première exposition spontanée « Les Femmes du Minotaure » à l’espace 101. Quelle merveilleuse expérience, riche par ses échanges et ses partages lumineux ! Merci à toute l’équipe, Merci à Diana !
Françoise Evenou
Exposer son travail est une grande émotion, car c’est l’aboutissement d’un long processus créatif, d’une grande aventure intérieure. C’était formidable de se retrouver, toutes les 5, dans ce bel espace, l’Espace Mougins, grâce à l’initiative de Karin Vasseur, pour clore cette Masterclass de 9 mois avec la très belle artiste Diana Lui.
J’avais choisi la Masterclass de Diana Lui, car j’aime son travail et particulièrement ses portraits photographiques et qu’un ami très cher me l’avait vivement recommandée. Diana est un véritable mentor, elle est généreuse, bienveillante avec un haut niveau d’exigence. Lorsque nous avons débuté cette Masterclass, nous nous sommes aperçues que nous étions toutes reliées par un même thème : La femme ! Ce n’était pas une coïncidence…Je souris aujourd’hui en pensant aux premiers portraits de femme que j’avais montré le premier jour. Quel chemin parcouru ! Grâce à Diana, véritable coach, et à l’émulation du groupe, j’ai réussi peu à peu à trouver mon écriture photographique. La période du Covid a été très féconde, enfermée à la maison, je ne pouvais plus photographier des femmes et j’ai commencé les autoportraits. Une plongée en soi-même et la poursuite du dialogue avec toutes les femmes que j’avais photographiées, comme une tête à tête amoureux qui se prolongeait dans le silence.Et l’écriture est venue. J’ai commencé à écrire des textes courts de mes rencontres avec Vénus, Vita, Diana, Pham, Amie…Et ma première série photographique est née, intitulée : La couleur du désir.
C’est l’histoire d’une rencontre avec l’Aphrodite, la Sauvage, l’Amante, l’Elixir, la Divine qui nous révèle cette autre part de nous-mêmes : obscure, sauvage et souterraine,charnelle et spirituelle.