[KIDS] cours d'anglais à la carte

Interview de Carmina Catena co-fondatrice et CEO de HiPe Kids.

Consultante pédagogique et speaker officiel du programme Cambridge English de 2012 à 2020, elle est Coach et enseignante depuis 19 ans. Son but est de rendre l’anglais accessible à tous à travers des cours en ligne.

« Permettre aux enfants d’aujourd’hui d’apprendre avec plaisir et aux adultes de demain de s’exprimer avec aisance », voilà la raison d’être de HiPe Kids. Son associé El Mehdi Benrahhalate est CTO en charge de l’innovation technique et du déploiement des technologies adaptées à l’enseignement en ligne.

HiPe Kids ce sont des cours d’anglais individuels dans un format de 25 minutes, 100 % personnalisés pour chaque jeune de 3 à 18 ans. Ils sont entourés de 30 professeurs, de langue maternelle anglaise, diplômés et pédagogues selon la méthodologie du programme Cambridge English, une certification suivie par 5,5 millions de personnes à travers le monde.

 

 

Peux-tu nous expliquer ton parcours et ce qui t’a amenée à devenir chef d’entreprise ?

 Depuis toute petite ma mère me poussait à prendre des initiatives et à créer des business ! J’ai collecté des vêtements pour les envoyer en Yougoslavie, j’ai conçu une activité de lavage de voitures à 11 ans avec ma copine. On nettoyait les voitures tous les week-ends pour 30 francs !

Et puis j’ai commencé la fac en France et je ne me suis pas sentie dans mon élément. J’ai décidé de poursuivre mes études en Angleterre. Il faut dire que je suis Française par mon père, et Anglaise par ma mère, ce qui m’a laissé le choix.

Arrivée là-bas, je suis tombée enceinte et j’ai eu mon fils en 2e année. Mère célibataire, je me suis adaptée à ses horaires et j’ai pris des cours en alternance tout en enseignant l’anglais dans la journée. J’ai fini avec un master en linguistique appliquée. Et puis la vie réserve des surprises, j’ai rencontré mon conjoint, et je suis rentrée en France pour le suivre dans le Sud en créant ma 1re société de cours d’anglais.Au bout de 1 an, mon fils a voulu retourner en Angleterre. C’est là que j’ai commencé à travailler pour Cambridge University, en alternant une semaine sur deux en France et en Angleterre.

C’est à cette époque que j’ai instauré des cours à distance en utilisant Skype, une semaine sur deux ! Au fur et à mesure, je me suis spécialisée dans les enfants. C’est en participant au « What Hackathon » en 2017 que l’idée s’est concrétisée. J’y ai rencontré Medhi mon associé et nous avons crée HiPe Kids (pour « High Individual Personalised English ») en 2018. J’ai débuté avec une équipe restreinte composée de ma mère qui est également professeur et de quelques amis. On a commencé à 4 et nous sommes actuellement 30. Ils sont « Teachers but not only ».

 

Qu’est-ce qui différencie HiPe Kids des autres plateformes ?

Je suis une passionnée des softs skills et de l’humain. Je crois dur comme fer qu’il n’y a qu’une seule méthode d’enseignement possible, celle qui doit s’adapter à l’enfant. Nous sommes dans l’ultrapersonnalisation.

Nos apprenants varient de 3 ans à 18 ans avec un background culturel multinational : des Français bien sûr, mais également des Belges, des Suisses, des francophones vivant au Qatar, ou en d’outre-mer. Chaque culture doit être prise en compte.

La personnalité de l’élève et son projet sont évalués de manière précise. Nous prenons aussi en compte les neuroatypismes, dysphasies, dyspraxies, autismes, Hauts Potentiels intellectuels ou émotionnels. Certains de nos enseignants sont spécialisés et donc après l’interview je fais le matching entre l’apprenant et le professeur. Si le programme est codifié (A1, A2, B2,… etc.), nous pouvons utiliser des livres différents en fonction des aptitudes de l’élève.

 

Où en êtes-vous dans le développement de HiPe Kids, quels sont tes prochains défis ?

Notre challenge est de lever des fonds, tout en gardant le côté humain et personnalisé qui est le cœur de HiPe Kids. La plupart de nos concurrents ont levé 1,5 M d’euros. Nous cherchons un investisseur qui nous apportera du support, des idées et pas simplement de l’argent.

Nous espérons avoir le statut de jeune entreprise innovante bientôt, et nous sommes en cours de développement d’une application qui va automatiser une partie de l’évaluation et faire le matching grâce à l’IA. Nous travaillons également avec des chercheurs en neuroatypismes.

 

Quelles sont les personnes qui t’ont inspiré dans ta carrière ?

Ma mère m’a montré la voie, à chaque problème elle a toujours trouvé une solution.

Valérie Blanchot Courtois, présidente de Human Ventures SAS, m’a beaucoup inspirée. Elle a cru en moi et m’a donné confiance. Elle conçoit et facilite des bootcamps afin de challenger les business models et les équipes en phase de lancement ou de pivot. Avec son partenaire SKEMA Business School, elle conçoit et organise des formations-actions à l’intrapreneuriat, entrepreneuriat en contexte d’incertitude. Elle est très impliquée dans les écosystèmes de l’innovation. Tour à tour business angel, présidente du Comité de Sélection de l’incubateur PACA Est, elle a cofondé une startup de la transition énergétique et été CEO de transition d’une startup dans l’habitat connecté.

Chaque personne autour de moi est aussi une source inépuisable d’inspiration.

 

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

Mon livre de chevet c’est « Chagrin d’école » de Daniel Pennac. C’est une histoire très touchante qui met le doigt sur ce que je crois profondément dans l’enseignement. Il y aborde la question de l’école du point de vue de l’élève, et en l’occurrence du cancre. Le livre mêle les souvenirs autobiographiques et les réflexions sur la pédagogie. Il parle des dysfonctionnements de l’école, sur le rôle des parents et de la famille, sur les modes de communication modernes, sur la soif de savoir et d’apprendre. Sur la dernière de couverture, il a mis un de ses bulletins scolaires. Le commentaire d’un professeur « élève gai, mais triste élève » résume bien le poids de l’école sur ces enfants qui ne rentrent pas dans le moule.

 

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

« Dis-moi et j’oublie. Montre-moi et je me souviens. Implique-moi et je comprends. » Elle est attribuée à divers auteurs, des Chinois à Benjamin Franklin, et elle illustre bien ma méthode d’enseignement.

 

À méditer.

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.

Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.

 


Le Burn-out de Wonder Woman

Interview d'une Wonder Woman.

By Pascale Caron

Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de parler de moi. Je vous partage une nouvelle extraite de mon livre "Le burn-out de Wonder Woman" que j'ai co-écrit avec mon amie d'enfance Valérie Peltier qui nous regarde de là haut, car elle a rejoint les anges ....Nous avions décidé de donner les droits à des associations pour lutter contre le Burn-out, ce que nous avons fait pendant 2 ans.

La page est tournée depuis, tout cela s'est passé il y a 5 ans, mais les écrits restent et je vous les livre...

Illustrations @Daily Kat.

 

"Je suis sur un ring de boxe et je concours pour le prix de la meilleure start-up dans les poids moyens. Je suis arrivée en finale, je n’aurais jamais cru pouvoir accomplir de nouveau un tel exploit, un an après.

J’ai toujours cru que j’étais invincible, que la dépression l’effondrement ne passerait pas par moi. Mes tantes, ma mère, ces desperate housewives, avaient toutes sombré. Non, tout ça ne passera pas par moi. J’ai fait des études, je me suis battue pour avoir un super job, je fais du sport plus que de mesure, j’ai deux enfants merveilleux, un mari dont je suis fière.

J’ai voyagé à travers le monde pour mon travail et pour le plaisir, trop beaucoup trop. J’ai travaillé beaucoup sans relâche, je me suis évadée dans le sport, le soir, tard, trop tard.

Et il y a un an, tout s’arrête — tu n’es pas dans l’équipe de management car tu es trop clivante, me dit-on, dans les hautes sphères de mon entreprise. Moi qu’on appelait Wonder Woman, je m’effondre soudainement.

Le verdict tombe : burn-out, arrêt maladie, surrénales à plat, plus de batterie. Il s’en suit 5 mois au cours desquels la nuit est un terrible cauchemar.

Une coach qui pratique l’hypnose me soutient, me permet d’oublier et panse ma blessure. Le burn-out n’arrive qu’aux gens bien, aux passionnés qui prennent leur travail à cœur. Je me reconnais là, j’ai toujours mis de la passion dans toutes mes actions, c’est mon moteur.

Au bout de 3 mois, elle me conseille de négocier un départ de l’entreprise, si j’y retourne je risque plus tard une rechute, plus grave. Je termine donc cette collaboration qui m’avait procuré tant de joies et finalement avait fait mon malheur.

Mon amour, Philippe me soutient, j’ai une chance énorme, j’en suis consciente. Il est mon pilier, mon ancre, mon cap. Pendant cette période j’ai souvent des idées très noires et parfois j’ai envie de tirer sur la prise pour que ça s’arrête. Je me vois traversant la route complètement anesthésiée, en me disant que si une voiture m’écrase ce n’est pas grave, mais à ce moment je pense à lui et à mes fils et je me raisonne.

Au bout du 6e mois, je me rends compte que le problème ne va pas se régler en un claquement de doigts.

Je suis consciente que j’ai besoin d’aide et je décide de trouver une solution pour lâcher prise. Vous vous êtes trompée de métier — me dit la thérapeute, cette phrase résonne encore dans ma tête. Je me demande encore pourquoi à 17 ans j’ai emprunté la mauvaise voie, moi qui voulais devenir médecin ?

Le tournant a été la conversation que j’avais eue avec mon père — Je ne payerais des études qu’à mes garçons. J’ai reçu cette phrase comme un coup de poing en plein cœur, ce n’était pas mon rêve.

7e mois, le soir nous assistons à un concert de musique classique.

En me dirigeant vers la sortie, je remarque un homme très grand avec un cou de taureau. J’ai un mouvement de recul, c’est un de mes anciens chefs, il ne m’a pas vu.

C’est à cette période que tout a commencé pour moi. Il y a 9 ans, après une énième réorganisation, je me retrouve dans une équipe qui ne me ressemble pas, et sous un chef tyrannique pour qui la hiérarchie et les galons sont très importants.

Pendant 5 ans, j’ai souffert et subi de multiples brimades verbales. La cerise sur le gâteau c’est la réflexion qu’il m’avait faite en public.

Ton fils fait des études de dentaire en Roumanie : il vit en roulotte et fait la manche dans les rues ? — Un de ses beaux mots, jetés à la cantonade devant sa cour. Ce n’est seulement qu’après avoir changé d’équipe que j’ai réalisé que j’avais été harcelée moralement.

Je suis sortie de l’eau en prenant une grande respiration, comme quelqu’un qu’on a essayé de noyer.

Quelques années plus tard, il m’a appelé pour me demander des conseils pour sa fille qui n’avait pas réussi le concours de médecine. Avec le recul, j’aurais dû lui dire, J’ai acheté une roulotte, mais j’ai répondu mécaniquement en lui donnant les contacts.

Déjà le 8e mois ! Quand j’ai rencontré Philippe, je ne savais pas cuisiner, mais je me lançais des défis, comme pour mes 25 ans : je vais faire un couscous pour 25 personnes !

Me voilà donc chez ma grand-mère pour lui soutirer la recette, ce qui n’était pas chose facile, car c’est une institution chez les pieds noirs. Tu ne vas pas y arriver, tu te crois maline, laisse-moi au moins te faire les boulettes. Le lendemain après des agapes qui avaient duré jusqu’à tard dans la nuit, je reçois son coup de fil à 7 heures du matin. Elle aurait aimé que je l’appelle à la rescousse, mais j’y étais arrivée toute seule !

 

Je sens des progrès notables et mon cerveau qui s’ouvre. Ma thérapeute me confirme que je vais beaucoup mieux en prenant mes pouls chinois.

– Si tu n’utilises pas cette énergie à bon escient, c’est la fessée !

J’ai toujours eu une énergie débordante dans ma vie d’avant et j’en ai fatigué plus d’un. À 20 ans, j’aimais danser en boite de nuit et onduler au rythme de la musique jusque tard dans la nuit. Comme je n’avais pas d’argent, je passais mon temps sur la piste de danse pour éviter de consommer. Une soirée, une personne s’approche de moi et me dit — Tu prends quoi ? Ça a l’air d’être de la bonne. Il ne m’a pas cru quand j’ai répondu — rien.

Mais je dois trouver le bon comportement, mon body langage est encore trop abrupte. Je devrais prendre exemple sur ma belle-mère. Mère belle à peu agitée comme lui disait son fils le matin dans leur petite salle de bains en écoutant la météo marine sur France Inter. C’est une femme très douce qui ne cherche jamais le conflit, tout l’inverse des personnages féminins qui avaient bercé mon enfance.

9e mois, le temps de concevoir un enfant. Ce matin j’assiste à une formation et on nous demande de tirer une carte d’un jeu de Dixit. Un escargot, au milieu, symbolise mon cheminement vers la guérison. Tout en haut, on peut voir des barreaux éventrés et une corde à nœuds, qui m’a permis de m’échapper.

Ma RE naissance est bien là, j’ai atteint la fin d’un cycle, il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre de ma vie."

 

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.

Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.

 

 


TECH impact sociétal

Interview de Sophie Comte, Cofondatrice et Directrice de la rédaction de Chut ! un magazine qui interroge l’impact du numérique sur notre société.

By Pascale Caron

Lancé en 2019, le trimestriel Chut ! créé par Sophie Comte et Aurore Bisicchia, explore les conséquences des technologies dans nos vies. Elles sont convaincues que ce sont des enjeux de sociétés majeurs de notre époque qui nous concernent tous.

Elles l’abordent au travers de grandes thématiques : comme la place des femmes dans le monde, la ville de demain, l’écologie, la santé, l’apprentissage, l’amour, la démocratie ou encore le travail.

Chut ! est également un média féministe et inclusif. C’est un magazine engagé, qui questionne et valorise une tech empreinte de mixité, de responsabilité et d’éthique.

Ce magazine existe en ligne, sur chut.media et au format papier de 100 pages illustrées qui parait tous les trimestres. Elles ont reçu le prix du jury et du public « Médias en Seine », ainsi que « Femmes et Numérique » du Groupe La Poste.

 

Qu’est-ce qui t’a amenée à devenir entrepreneure ?

Je n’en avais pas forcément l’ambition, je voulais juste mon indépendance. Tout s’est fait très vite au hasard des rencontres. C’est la naissance de ma fille qui a été le déclencheur : j’ai décidé alors d’être rédactrice Web. J’avais une amie avec qui on avait fait notre prépa, qui exerçait déjà ce métier. En travaillant côte à côte dans un centre de coworking, on a choisi comme une évidence de s’associer, pour créer notre agence, « les chuchoteuses ». Nous avons commencé par chuchoter sur le web, pour des entreprises concernées par la transformation digitale. Nous gérions leur blog, ce qui nous a amenées à faire de nombreuses d’interviews et qui nous a permis de monter en compétence.

Tout le monde parle de Tech et de Digital chacun dans sa bulle de communauté. Que ce soient les startups centrées sur la Tech et l’économie ou les geeks plus focalisés sur la technique. À notre sens les enjeux de société n’étaient pas ou peu traités.

Les technologies sont présentes à toutes les étapes de notre vie. Il ne se passe pas un jour sans qu’on l’aborde : cyberharcèlement, cyberattaques, militantisme en ligne, amour virtuel et connecté, télétravail, médecine à distance, addictions aux écrans… Chut ! observe comment toutes ces transformations anodines en apparence se convertissent en grandes métamorphoses de notre époque. La pédagogie et l’inspiration sont notre mantra : nous voulons rendre ces sujets accessibles à toutes et tous, être inclusifs au travers de nos rubriques.

On a commencé en 2019 avec un thème fort : « La femme est l’avenir de la Tech ». C’est « Digital Ladies and Allies » qui nous ont sensibilisées à ce sujet. On l’a décortiqué sous tous les angles. Le cliché du geek donne un problème de représentation et d’image mentale pour les enfants, mais surtout chez les parents. Les jeunes filles ne s’engagent pas dans cette voie. L’enjeu est économique pour les femmes : le numérique sera de plus en plus au sein de la conception des produits de tous les jours. Ce sujet est devenu une rubrique de notre ligne éditoriale et nous l’avons intégré dans chacun de nos numéros.

Chut ! est un trimestriel de 100 pages diffusées en kiosques et librairies. Nous accordons une grande place à l’expérience de lecture, avec de nombreuses illustrations pop et colorées, et des versions sonores pour plus d’accessibilité. Nous développons également des podcasts avec la chaîne Chut ! Radio. Nous interviewons des rôles modèles, avec des profils accessibles pour que les personnes puissent se projeter. Au travers de nos différents numéros, nous souhaitons montrer que le secteur de la Tech, à enjeu économique et politique fort et essentiel, doit se construire dans la mixité, la diversité et l’inclusion.

Avec plus de 15 000 exemplaires distribués par trimestre, Chut ! Magazine est reconnu pour sa ligne éditoriale unique, qui crée de l’engagement, de l’enthousiasme et de l’inspiration autour de sujets parfois difficiles à appréhender. Nous sommes présents dans des endroits stratégiques, comme les gares, dans la plupart des grandes villes et sur les réseaux sociaux.

Nous avons franchi les frontières en nous exportant au Canada, Belgique et Suisse.

Nous avons développé également des activités de partenariat, d’événementiel et nous continuons notre service d’agence. C’est comme cela que le modèle peut être à l’équilibre, car il ne faut pas se cacher que les couts, notamment papier, ont doublé depuis la COVID.

On est 5 collaborateurs fixes, et nous travaillons avec des pigistes, des photographes, et des dessinateurs. Pendant la production d’un trimestriel, nous sommes 30 !

Quels sont vos challenges à venir ?

Nous lançons Chut ! explore, un magazine pour les ados. Nous avons constaté que les jeunes piquaient Chut ! mag à leurs parents et que les profs avaient besoin de support pédagogique.

Notre campagne de crowdfunding a démarré le 28 février. Nous l’avons imaginé plus graphique et plus visuel, sous forme de dépliant avec un poster. Les ados sont les 1res personnes connectées. En 6e dès que l’enfant va rentrer tout seul du collège, il va avoir accès à un smart phone. Nous ciblons les parents et les professeurs pour commencer. Il pourra servir de sujet de discussion en classe ou à la maison. Nous aurons bien sûr une amplification digitale sur Tik Tok.

Nos premiers articles ont des titres évocateurs pour les ados : « en mode selfie », « body positive », « fake news et théories du complot ». Il y aura des fiches métiers pour expliquer que tous les parcours dans la tech ne sont pas tous longs et compliqués. Nous animerons des ateliers d’éducation au numérique, dans les classes et les bibliothèques. Nous sommes convaincus qu’il faudrait créer des cours d’eCivisme à l’école.

 

Quelles sont les personnes qui t’ont inspirées dans ta carrière ?

Je citerais les Digital Ladies and Allies: ce sont toutes des femmes bienveillantes qui nous apportent chacune beaucoup, par leur écoute et leur aide. Elles rassemblent et fédèrent et nous permettent de se sentir moins seules dans l’entrepreneuriat. Elles contribuent dans chaque numéro de Chut ! avec une chronique dédiée aux femmes dans la Tech.

 

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

J’en ai 2. Tout d’abord « Les oubliées du numérique » d’Isabelle Collet. C’est un ouvrage essentiel pour comprendre pourquoi le numérique est massivement dominé par les hommes et quelles sont les solutions à mettre en place pour l’inclusion des femmes, qui est un enjeu crucial aujourd’hui.

Elle livre avec clarté le fruit de quinze ans de recherche sur le sujet, et propose des réponses pour relever les défis et les obstacles posés par l’IA en lien avec le genre.

Et puis, « Les grandes oubliées — pourquoi l’histoire a effacé les femmes ? » de Titiou Lecoq. De tout temps, elles ont agi, régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire. Pourquoi cet oubli ? De l’âge des cavernes jusqu’à nos jours, Titiou Lecoq s’appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l’Histoire. Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié la société.

 

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » – Nelson Mandela.

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron, membre du comité MWF Institute est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie. Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.

 


[RSE] Mécénat d'entreprise

Interview de Layticia Audibert, CEO de Gandee

By Pascale Caron.

Gandee permet aux entreprises de devenir engagées et solidaires grâce au mécénat d’entreprise au profit d’associations. Quelle que soit leur taille (indépendant, startup, PME, ETI…), Gandee les accompagne pour booster leur RSE et leur marque employeur. Ils valorisent leur image, attirent des clients et les talents, et gagnent des marchés en devenant un acteur engagé.

Gandee met à leur disposition une sélection d’associations dans tous les secteurs d’activité (environnement, solidarité, etc.) répondant à une charte de qualité. Ils encouragent l’implication des salariés par les dons des collaborateurs, page de collecte, vote, team buildings. Ils proposent des outils de communication positive co-brandée avec des vidéos pour la diffusion interne et externe.

Ils sont incubés par l’accélérateur Allianz et font partie de la promotion 22/24 du Village by CA de Sophia Antipolis.

 

Peux-tu nous expliquer ton parcours et ce qui t’a amenée à devenir chef d’entreprise ?

 Quand j’avais 6 ans, j’ai fini au tribunal pour enfants de Grasse. À la cantine j’avais remarqué que le fils du maire de l’époque était toujours mieux servi que les enfants les plus défavorisés. Telle une justicière j’ai instauré la révolution à la cantine assortie d’une bataille de purée. La mère de ce garçon m’a convoquée dans le bureau du juge pour enfants qui m’a dit alors « vous ne pouvez pas faire justice vous-même ». Il m’a quand même glissé à l’oreille en repartant « tu avais raison ». C’est comme cela que ma carrière dans le droit a démarré 😉.

À 7 ans je voulais donc être juge pour enfant et quand le juge Michel s’est fait tuer j’ai pivoté vers la carrière d’avocat. Les deux moments les plus importants dans notre vie sont le jour où on nait et le jour où on comprend pourquoi. J’ai compris à ce moment-là que je défendrais les autres.

J’ai finalement travaillé au sein de cabinets d’avocats et d’entreprises internationales (Ernst & Young Law, JBL…) avant d’intégrer Opportunité Asset Management en tant que Directrice Juridique puis CEO (Paris, Luxembourg, Belgique) pendant 17 ans. Et puis je ne me suis plus retrouvée dans ce métier.

Il y a 14 ans, ma sœur a eu un très grave accident de la route la laissant pour un temps tétraplégique avec deux enfants. Elle remarche depuis, même si elle nécessite une assistance de tous les instants. Devant le choc de tout cela, je suis devenue muette pendant une semaine. J’avais auparavant acheté une toile blanche pour réaliser un « vision board » de tous mes rêves et finalement j’ai réalisé un tableau. Quand j’ai recommencé à parler, j’ai montré ce tableau à des amis. En moins d’un mois, ma carrière de peintre était lancée en parallèle. J’ai vendu plus de 200 œuvres, je suis en coffre de collectionneurs et j’ai exposé d’ailleurs au Métropole à Monaco. Toutes ces ventes mon permis d’aider à financer la situation de ma sœur et contribuer à l’éducation des enfants.

J’ai écrit à cette époque un roman « De mort et d’eau fraîche » paru en juin 2011.

J’ai créé également un Webzine, de 2013 à 2018, « Le Provocateur de Sourires », le webmag des bonnes nouvelles, dont le but était de provoquer une gaieté instantanée !
L’idée générale était de proposer des sujets qui vous mettent de bonne humeur. Il prodiguait de l’espoir, rendait le sourire épidémique, montrait ceux qui ont osé et qui donnent valeur d’exemple. Nous voulions présenter des personnes positivement créatives, récréatives, inspirantes, des héros ordinaires ou pas ! Nous souhaitions partager avec les lecteurs des articles qui leur font se dire « pourquoi pas moi » ?

 

Quand il y a 5 ans ma sœur a finalement touché les assurances suite à son accident, c’est moi qui ai eu un accident grave de la route qui m’a laissée dans le coma.

De retour à la vie, j’ai eu envie de contribuer au monde, car c’était cela qui me rendait heureuse. Pour mon anniversaire, j’ai posté un message sur les réseaux, en proposant à mes amis de me faire un cadeau en aidant les autres. J’ai eu plus de 1200 témoignages de personnes qui ont épaulé une vieille dame, aidé un SDF, planté des arbres, etc.

C’est là que je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire, et que l’idée de Gandee a germé. J’ai la conviction que c’est par la solidarité, la coopération, la bienveillance, que chacun peut rendre le monde plus beau.

Gandee a commencé comme une cagnotte solidaire pour les événements, anniversaires, mariages, décès. Puis, les entreprises l’ont utilisé pour les teams building pour engager leurs salariés. Gandee est maintenant devenue une plateforme de « Solidarity As A Service » qui permet aux PME de s’engager facilement dans des programmes de RSE en faveur d’associations de confiance via des solutions clés en main.

Gandee sélectionne des associations (Il y en a 1.3M en France) répondant à une charte de qualité, afin de trouver celle qui est en adéquation avec les valeurs, le métier, l’ancrage territorial de l’entreprise. Gandee assure le suivi administratif et les encaissements.

Pour les associations, Gandee propose des solutions de collecte solidaire 100 % sécurisées. Elles ciblent les événements de la vie des individus et des entreprises (team building, partage de produits…). Nous disposons du label DO GOOD, en partenariat exclusif avec SGS, pour garantir la probité des associations et générer la confiance des donateurs et mécènes.

Où en êtes-vous dans le développement de Gandee ?

Je suis entourée pour l’instant de quatre alternants. Nous venons de réaliser notre levée de fond ce qui va nous permettre d’embaucher deux commerciaux et un support administratif. Nous avons la volonté de nous étendre aussi dans le metaverse. Notre ambition est un déploiement dans d’autres régions de France et ensuite en Europe.

Quelles sont les personnes qui t’ont inspiré dans ta carrière ?

Le Mahatma Gandhi bien sûr. Le nom de ma société vient de lui : il était avocat et n’était pas parfait. Il a pu démontrer qu’à son niveau chacun peut faire sa part. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».

Nelson Mandela et également mes parents, deux véritables humanistes m’ont inspirée. Mais même les gens méchants m’inspirent !

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

J’en ai tellement ! Je pense à Conversations avec Dieu, de Neale Donald Walsch. À l’approche la cinquantaine il fait le bilan de sa vie : il vient de perdre son travail, ses quatre mariages se sont soldés par des échecs et sa santé est défaillante. Pris de colère, il écrit une lettre pleine de doutes à Dieu. Et là, le miracle se produit ! « Dieu » lui répond de façon claire et compréhensible. Un entretien qui durera plusieurs années, où les questions les plus intimes et les plus énigmatiques seront posées : pourquoi suis-je si malheureux ? Pourquoi l’homme doit-il souffrir ? Qu’est-ce que le bien et le mal ?

Et puis il y a « La semaine de 4 Heures » de Timothy Ferriss, un Graal que je suis bien loin d’atteindre, travaillant 15 h par jour ! Peut-être dans quelques années.

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

« Montrer l’exemple n’est pas la meilleure façon de faire : c’est la seule. » (Gandhi), tel est mon credo.

 

À méditer…

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron, membre du comité MWF Institute est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie. Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.


[Prix] Femmes inspirantes

Communiqué de presse

Le 26 janvier dernier se déroulait à l’hôtel Hermitage de Monaco, une cérémonie de remise de prix « Femmes inspirantes », organisée par MWF Institute by Sowl Initiative. Lors de cette cérémonie, trois femmes ont été célébrées, chacune représentant un continent différent : l’Afrique, l’Occident et l’Orient.

 

Revenons à la genèse de MWF Institute, association à Monaco.

MWF Institute est né en mars 2021, sous l’impulsion de Patricia Cressot et Johanna Damar Flores. Elles ont été rapidement rejointes par une équipe de passionnées : Louisette Azzoaglio, Jean-Claude Mourad, Pascale Caron, Julie Clémentine Faure, Aude Lefevre Krumenacker et Nelly Montanera.

MWF Institute Institute est un Think Tank ; il s’agit d’une plateforme de networking pour les femmes, et d’un outil de compréhension des marchés financiers, de l’économie, du droit, des enjeux de société. MWF Institute est entouré d’un cercle exceptionnel d’experts, dans des domaines aussi variés que la finance, la philosophie, les smart city, la Tech, l’économie, l’art, etc.

Mais tout a commencé en octobre 2019, lorsque la présidente Patricia Cressot crée le webzine Sowl Initiative. D’origine libanaise, après avoir grandi en suisse, avoir eu une carrière à Paris, Luxembourg, elle s’est établie à Monaco depuis 6 ans. En parcourant 12 pays d’Afrique subsaharienne, elle se rend compte que les femmes ont une place différente selon qu’elles viennent du continent africain, d’occident ou du Moyen-Orient. En effet, l’Afrique est un matriarcat : les femmes gèrent souvent la bourse du ménage, organisent les tontines, se plient en quatre pour vendre et nourrir leur famille. En Europe, les problèmes sont différents. On parle de syndrome de l’imposteur, de patriarcat, de différence salariale, de syndrome de la reine des abeilles. L’approche orientale encore est différente : madame est souvent derrière monsieur, mais porte la famille avec le cœur.

Elle a voulu mettre en valeur ces parcours qui sont un exemple de ces 3 continents.

Elle a commencé ces articles, pendant la covid. Pascale Caron a rejoint depuis ce projet il y a 2 ans et a continué avec brio les interviews, de femmes entrepreneures. Elle en est Directrice de publication. Pascale est très active au sein de MWF et de Sowl Initiative et elle est également cheffe d’entreprise à Monaco : elle a co-fondé Yunova Pharma, laboratoire de compléments alimentaires dans la Neurologie.

 

Le prix des « Femmes inspirantes »

Le 21 décembre, le comité MWF Institute avait sélectionné 12 femmes inspirantes (4 par catégorie) parmi les 140 interviewées de notre webzine, Sowl Initiative. Au terme d’un vote ouvert à tous qui a déchainé les passions, nous avons organisé une soirée à l’hôtel Hermitage à Monaco en partenariat avec le Lions club. Lors de ce diner ont été décernés les prix, Sowl Afrique, Sowl Occident et Sowl Orient.

 Lors de cette cérémonie, chacun des prix a été remis par une personnalité de Monaco.

Prix Sowl Afrique

C’est Laurence Jenk entrepreneure et Artiste à Monaco qui a remis le prix, Sowl Afrique. Créant depuis les années 1990, JENK est connue pour ses sculptures Wrapping Bonbons aux couleurs éclatantes. Elle sculpte des bonbons plus grands que nature, de tailles variées, dans des matériaux tels que le bronze, le plexiglas, l’aluminium, le marbre et le Verre de Murano. En 2019 Laurence JENK est nommée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres et son travail est présent dans plus de 25 pays. Elle est représentée par de nombreuses galeries et fait partie d’importantes collections privées, publiques et institutionnelles.

Les candidates pour le prix femmes inspirantes Sowl Afrique, étaient : Awa Sagna, fondatrice de Peuhl Fulani, Katy Marcos, fondatrice Couleur Bois, Adama Ndiaye, fondatrice de la « Dakar Fashion Week » et Diane Binder, fondatrice de REGENOPOLIS.

Le prix Sowl Afrique, a été décerné à Awa Sagna, fondatrice de Peuhl Fulani une marque de prêt à porter inclusif inspiré de la culture Peuhl. Elle a fondé en parallèle la « Maison de l’Afrique — Berceau de l’Humanité » pour soutenir les artistes et les jeunes startups qui souhaitent se développer entre la France et l’Afrique.

 

Prix Sowl Occident

Le prix Sowl Occident a été remis par Nadine Renaud Cacace, Directrice du Pôle Monaco international de CFM Indosuez Wealth Management. Nadine est banquière avec plus de 30 ans d’expérience. Nous sommes heureux d’avoir eu la banque comme partenaire pour cette soirée dédiée aux femmes inspirantes. CFM Indosuez est en effet la banque leader responsable sur la Principauté avec ses 400 collaborateurs engagés, dont la moitié sont des femmes

Les candidates pour le prix femmes inspirantes Sowl Occident, étaient : Bahia Sharara, cofondatrice de Clean green Monaco, Aïda Meghraoui-Kheddar, fondatrice & CEO d’AMKbiotech, Sophie Chatelier fondatrice de la nouvelle Herboristerie et Christelle Caucheteux, fondatrice de LifeBloomAcademy.

Le prix Sowl Occident, a été décerné à Christelle Caucheteux, fondatrice de LifeBloomAcademy : une entrepreneure sociale, professeure, exploratrice en pédagogie et passionnée par l’éducation et les Ed Tech. Au sein du collège qu’elle a créé, l’équipe pédagogique accompagne les jeunes adolescents à être entrepreneurs de leurs vies. Ils développent des « Soft Skills » afin de comprendre que le savoir-être est plus important que le savoir-faire.

 

Prix Sowl Orient

Le prix, Sowl Orient a été remis par Bouran Hallani, Présidente « Les amis du Liban » à Monaco. Boubou est une Libanaise entrepreneure et fondatrice de l’Association Les Amis du Liban à Monaco. Le but le but est d’offrir des conditions de vie meilleures aux enfants libanais, quel que soit leur milieu, leur religion ou leur statut social. Au cours des années, l’association a étendu son action en venant en aide aux familles d’Haïti, de Nice ou encore d’Ukraine. En 2009, l’engagement de la Présidente des Amis du Liban à Monaco a été officiellement reconnu par les Nations Unies. Ils l’ont nommée « Ambassadrice de Bonne Volonté en Europe de L’Ouest », dans le cadre de l’initiative « Live Lebanon ».

Les candidates pour le prix femmes inspirantes Sowl Orient, étaient : Hala Dahrouge, Fondatrice et Présidente de Liban TROC, Linda Hassan, pour le poème « Liban Soufflé », Ines Baccouche Fondatrice d’Art for Ness, Sophie Leray, pour Women in Leadership.

Le prix Sowl Orient, est décerné à Sophie Leray, pour Women in Leadership. En 2008, elle a fondé le Global WIL Economic Forum (« Women In Leadership »), la première plateforme pour les femmes d’affaires dirigeantes au Moyen-Orient et en Asie. En 2016, elle a co-écrit « Game Changers: How Women in the Arab World Are Changing the Rules and Shaping the Future » sur la place de la femme dans le monde arabe. Elle est rentrée en France depuis peu et a décidé récemment de poser ses valises chez Initiative Côte d’Azur en tant que Directrice afin de soutenir l’entrepreneuriat local.

Remerciements

  • Le Lions club de Monaco, Eric Musumeci, à l’initiative de ce projet et David Sirour le Président qui a mis beaucoup de son temps et son énergie au service de cette Remise de Prix
  • Nos sponsors : le CFM Indosuez, Monaco Sécurité, Continental Invest, et le Comité des droits des femmes pour leur soutien. Ainsi que notre homme du Comité, Jean-Claude Mourad.
  • L’équipe de l’Hermitage, pour leur patience, et leur collaboration. Alexandre Vitre et son équipe.
  • Mme Bubbio responsable de la commission d’insertion des jeunes,
  • Mr Bubbio directeur de l’IMSEE
  • Céline Cottalorda déléguée des droits des femmes de la Principauté de Monaco, Gouvernement Princier,
  • Et l’amitié transfrontalière de Mme Maty Diouf, Déléguée des droits des femmes de Nice.

 


[Mediation] Qualité de Vie au Travail

Interview de Caroline Jolly-Bellocci, Présidente de SAS MEDIATIS-MCF.

By Pascale Caron

Experte en « Qualité de Vie et Conditions de Travail », Médiateur près la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, Formatrice en communication interpersonnelle et en Premiers Secours en Santé mentale, Caroline est la bienveillance incarnée. Ancien Avocat-Conseil en entreprise, c’est son expérience de vie qui l’a amenée à s’investir sur la question de la santé mentale en entreprise.

J’ai rencontré Caroline lors de la parution de mon livre, « Le burnout de Wonder Woman », dont j’ai donné les droits à des associations en lien avec le thème. Nous avions participé ensemble à des événements sur le sujet « du bien-être au travail ».

C’est tout naturellement que j’ai voulu vous la faire connaitre : une personne à rajouter définitivement dans son carnet d’adresses. La prévention des risques psycho sociaux est un point crucial en entreprise !

 

Caroline, peux-tu nous expliquer ton parcours et ce qui t’a amenée à travailler sur ces sujets et créer ton entreprise ?

Je suis originaire de Nancy. Après mon baccalauréat, j’ai ressenti un besoin viscéral de rejoindre la faculté de droit. Ayant également réussi le concours d’entrée du « Centre Universitaire d’Etudes Politiques » de Nancy, j’ai suivi un double cursus pendant ma première année universitaire. Je poursuis alors mes études jusqu’à l’obtention en 1998 d’un 3e cycle en droit des affaires (DESS-DJCE). Ma vocation pour le monde de l’entreprise était ancrée !

Lors d’un de mes stages chez Usinor Sacilor à Paris La Défense, le Directeur Juridique du groupe me recommande de passer le diplôme d’avocat. Je suis finalement la seule de ma promotion DJCE à réussir le concours d’entrée au CRFPA de Metz-Nancy Lorraine. J’accède ainsi au statut d’Avocat-Conseil en entreprise.

Mon arrivée dans la vie professionnelle, je l’imagine dans l’un des « big five » à Paris et c’est tout naturellement que je postule au sein du cabinet d’avocats Ernst & Young. Une offre pour un poste à Nice s’ouvre et je l’accepte. Je n’étais jamais venue dans la région ! Je fais le choix de prêter serment avec ma promotion à Nancy en janvier 2000 avant de rejoindre Nice. Me voici avocate en droit du travail dans un gros cabinet d’affaires. Cette expérience a été très enrichissante, mais me limitait à une matière du droit des affaires.

Je souhaite alors élargir mon champ d’action et possiblement introduire une dimension internationale à mes fonctions.

C’est Maître Didier Escaut, Bâtonnier de l’époque en Principauté de Monaco, qui me répond. Il oriente ma candidature vers l’un de ses clients, qui recherchait une responsable juridique depuis plusieurs mois.

À 24 ans, je me présente aux entretiens avec une relative décontraction, sans en mesurer totalement les enjeux. Je suis rapidement recrutée et me retrouve immergée au sein de la gestion du groupe immobilier PASTOR-PALLANCA.

C’est au cours de cette expérience professionnelle de près de treize ans que je me suis forgé une solide compétence de médiateur. « Mediare » veut dire « au milieu de » et c’est ce que j’ai vécu, car j’étais très régulièrement associée aux prises de décision de ma direction. J’ai eu des moments magnifiques et je me suis dévouée corps et âme à mes fonctions avec l’implication qui me caractérise. Et puis j’ai pensé à moi : je me suis mariée et j’ai eu mon premier enfant. Ma première grossesse m’a fait repositionner mes priorités. Je décide de débuter un nouveau cycle professionnel.

Je rejoins le secteur bancaire à Nice et gère pendant 5 ans un service contentieux.

Ma seconde grossesse et les circonstances très pesantes de mon contexte de travail à cette échéance me forcent alors à me remettre totalement en question. Je suis en quête de sens et en recherche profonde d’indépendance.

Bien sûr, en tant que chef d’entreprise, nous nous retrouvons dans une forme d’isolement, mais la liberté n’a pas de prix. C’est ainsi que forte de toutes ces expériences je crée ma structure en 2019. Le choix de suivre une formation à la médiation me paraît alors évident. Mon envie est d’aborder le conflit sous un angle préventif.

Je suis donc devenue Médiateur judiciaire et conventionnel pour les entreprises. Je suis inscrite auprès de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence depuis janvier 2022. Je délivre une approche personnalisée et de proximité aux entreprises privées et publiques à chacune des étapes de leur développement grâce aux outils de la médiation préventive, de la médiation de projet et de la négociation raisonnée.

Mes valeurs sont la coopération et la bienveillance. Je recherche un apaisement des tensions au sein des équipes et la conservation d’un climat sain et performant, toujours dans l’objectif de prévenir les risques psychosociaux et de préserver la santé mentale au travail.

Je suis également formatrice en communication interpersonnelle et en Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM France). Ce programme est soutenu par le ministère de la Santé et des Solidarités et l’ARS. Mes process sont certifiés qualité QUALIOPI pour les actions de formation et les bilans de compétences.

J’interviens régulièrement en école de commerce et je publie des articles de presse dans des journaux spécialisés sur la médiation, tels que la revue nationale « Intermédiés ».

 

Quelles sont les personnes qui t’ont inspiré dans ta carrière ?

Je citerai mon professeur à la Faculté de Nancy, qui a aussi été mon maître de stage pendant mon année d’études d’Avocat, Maître Jean-Louis Beaufort. Spécialisé en droit des affaires, il m’a apporté une ouverture d’esprit sur la profession. Sur ma dimension entrepreneuriale, c’est Monsieur Klajman, Directeur juridique du groupe Usinor-Sacilor, qui m’a inspirée.

Chacun d’entre eux m’a orientée dans la carrière que je poursuis actuellement. C’est ma longue expérience dans l’entreprise qui m’a poussée vers le sujet de la qualité de vie au travail, de la santé mentale et de la médiation comme outil de prévention et de management.

 

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

Parmi les nombreux ouvrages en lien avec la médiation, j’en ai choisi trois :

Marshall B. ROSENBERG, « Les mots sont des fenêtres… ou bien ce sont des murs », Éditions La Découverte, 2005. Une communication de qualité entre soi et les autres est aujourd’hui et pour le futur une des compétences les plus indispensables et les plus précieuses. Grâce à des exemples et des concertations simples, nous apprendrons à transformer des différends potentiels en dialogues paisibles et à nous rendre la vie plus belle, également par un travail d’introspection.

Jacqueline MORINEAU, « La médiation humaniste », Éditions Erès 2016. Dans cet ouvrage, elle revient aux sources historiques, culturelles et spirituelles de la médiation humaniste qu’elle a développée, pratiquée et enseignée depuis trente-trois ans. Le concept est que tout conflit matériel cache une dimension profonde, que l’on doit s’attacher à débusquer. « On doit oser descendre dans le labyrinthe de la vie pour répondre à la vraie demande ».

Robert A. BARUCH BUSH, Joseph P. FOLGER, « La médiation transformative », Coll. TRAJETS, Éditions Erès, 2018. Cette méthode met en avant la non-directivité du médiateur et son respect intégral de l’autodétermination des participants, de l’expression de leurs ressentis et de leurs points de vue.

 

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

J’aime beaucoup la citation de Nelson Mandela « C’est toujours impossible jusqu’à que ce soit fait ».

 

À méditer…

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie. Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.


[Pilate] Reformer

Interview d’Amalia Marié, fondatrice du Studio Reformer Pilate à Nice.

By Pascale Caron

Le Studio Reformer Pilates offre des séances personnalisées, amusantes et stimulantes pour atteindre vos objectifs de santé et de remise en forme. Il propose un coaching en groupe de 4 ou en individuel. Ils sont accessibles à tous pour affiner et tonifier le corps. Trilingue, anglaise, italienne et française, Amalia est une personnalité hyper positive avec un sourire radieux qui vous accueille dans son nouveau cocon.

Elle est entourée d’une équipe très compétente qui l’a suivie dans son aventure d’entrepreneuriat. C’est tout naturellement que j’ai eu envie de vous la présenter.

 

Amalia, peux-tu nous expliquer ton parcours et ce qui t’a amenée à créer ton entreprise ?

Je suis arrivée en France il y a 22 ans et à Nice il y a 10 ans. Originaire de New York, avec une mère américaine et un père italien, j’ai fait mes études secondaires aux états unis. J’ai toujours été très active et très sportive avec une vie tournée vers les autres : j’ai fait du bénévolat au lycée, j’ai été monitrice de ski, maitre-nageuse en piscine. J’ai également beaucoup voyagé avec mes parents.

Et puis un jour j’ai eu envie d’apprendre le français. Le meilleur moyen pour moi à l’époque a été de travailler pendant les vacances au Club Med. Et c’est à cette occasion que j’ai rencontré mon futur mari, à Méribel.

J’avais entamé des études en Italie dans le marketing et la communication que j’ai finis, et je suis partie avec lui à Lille.

Je ne parlais pas encore suffisamment bien la langue pour exercer en France. J’ai donc créé ma microentreprise et j’ai commencé par donner des cours d’anglais aux salariés en entreprise. En parallèle j’ai eu mes 3 enfants.

À 33 ans j’ai eu envie de partir dans le sud pour me rapprocher de mes parents. Je l’ai proposé à mon mari qui m’a donné carte blanche à condition que je vende la maison et trouve un travail. Ce que j’ai fait en 15 jours, comme quoi quand on veut on peut !

Arrivée à Nice je suis devenue responsable pédagogique de Wall Street English. Mais au bout de 4 ans, j’ai eu envie de changer de voie, m’éloigner des contraintes du salariat et de vivre ma passion : le sport et le bienêtre.

En 2018, j’ai rencontré des Anglo-saxons qui avaient fondé un cours de Pilate à Nice, Beverly Hills Studio. Ils m’ont confié leur bébé, et j’ai quand même gardé ma liberté en autoentrepreneur.

J’ai pu mettre à profit toutes mes connaissances de management et de marketing et j’ai géré BH de A à Z.

Et puis la crise du Covid est arrivée. Après le 1er confinement, j’ai eu envie de faire plus et passer mon diplôme pour devenir coach sportif. J’ai fait ensuite une formation de reformer Pilates à Londres que j’ai complété par une formation à Milan. Il me fallait tester par pays les spécificités pour créer une méthode qui me ressemble et que je puisse ensuite transmettre à mes équipes.

À l’époque j’étais cliente chez Cyclone et on m’avait proposé de gérer les deux centres en parallèle.

Quand Beverly Hills a été contraint de fermer, le patron de Cyclone me suggère de créer mon studio de Pilate chez lui toujours en indépendante tout en gérant l’affaire.

L’aventure du Studio chez Cyclone a duré 16 mois.

J’avais pour projet de prendre mon envol bien avant que Cyclone ne dépose le bilan. Et puis tout s’est enchainé.

Depuis décembre le Studio Reformer Pilate est ouvert à Nice. Je vis de ma passion tout en mettant à profit toutes mes compétences en communication, marketing et bien être. Ma clientèle m’a suivie et je suis épanouie !

Mon équipe me fait confiance : ce sont des indépendants que j’ai formés pour la plupart. Nous travaillons dans un climat de bienveillance.

 

Quelles sont les personnes qui t’ont inspiré dans ta carrière ?

En réfléchissant, si je me suis lancée c’est probablement par défi : pour démontrer à mon père que moi aussi je pouvais réussir. Lui a été un self-made-man qui a eu une réussite incroyable, mais qui m’a toujours vue comme une enfant.

Sinon, mon modèle est Simon Sinek : c’est un conférencier américano-britannique, auteur de livres sur le management et la motivation.. En 2009, il a publié son best-seller, « Start With Why: How Great Leaders Inspire Everyone to Take Action ». La même année, il participe à un TED et son intervention « How Great Leaders Inspire Action » se classe parmi les dix conférences TED les plus appréciées, avec plus de dix millions de vues en cinq ans.

Il est follement charismatique. Un de ses livres « Together is Better » ne me quitte pas. Chaque page illustrée a son importance. Tiens si on en ouvre une au hazard: « Most of us live our life by accident, imagine the fulfillment when you live your life on purpose! ». Voilà une phrase qui me parle comme toutes les autres d’ailleurs. Je peux le lire 1000 fois.

 

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

La 1re je l’applique depuis toute petite : « If you smile the world, the world will smile back ». Je vous garantis que ça marche.

La 2e est de Simon Sinek : « Failure you can do alone, success always takes help! ». Je suis convaincue qu’en tant que femmes on doit se serrer les coudes. C’est pour cela qu’au studio je mets en place des partenariats avec des entreprises crées par des femmes.

À méditer…

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du bureau MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie. Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.


[Histoire] au Mur

Interview d’Allegra de Maigret, co-fondatrice d’UNE HISTOIRE AU MUR, une nouvelle maison d’édition d’art print pour enfants qui propose des histoires et des contes courts, illustrés par des artistes.

By Pascale Caron

UNE HISTOIRE AU MUR est née de la conviction que la transmission des valeurs aux enfants se fait à travers l’art et la narration. De nombreux parents s’interrogent sur la manière de communiquer au mieux ces valeurs, pour les préparer à l’avenir. Elles-mêmes mères de jeunes enfants, Allegra de Maigret et son associée Caroline Laigneau ont recherché et rassemblé des fables, de légendes et des poèmes de pays et cultures du monde entier ; tous porteurs d’universalité et de messages inspirants.

Dans la continuité des affiches de contes illustrées, de calligrammes et d’estampes de grands maîtres tels que Matisse, Fernand Léger, Miró ou Picasso, elles proposent à une sélection d’artistes contemporains de mettre en images ces histoires. L’idée c’est qu’elles deviennent la madeleine de Proust d’enfants. Elles seront un point d’ancrage dans leur passage à l’âge adulte, voire leur parcours de vie. Les premières parutions seront vendues au premier semestre 2023.

 

 

Peux-tu nous parler de ton parcours, comment es-tu devenue chef d’entreprise ?

Une année sabbatique post-bac littéraire, pleine de rires, d’amitiés et de liberté, m’a permis de pratiquer mon anglais, entre Cambridge, New York et Londres. J’ai ensuite choisi une école de commerce dans l’idée de m’ouvrir le plus de portes et surtout d’être plus vite indépendante. C’est un DESS déclic à la Sorbonne en commerce international qui me dévoile un nouveau monde : je me passionne pour le mandarin. Je décide alors de partir pour la Chine où je passerai un peu plus de 5 années.

J’aie eu une vie d’expatriée à Shanghai et à Hong Kong, jalonnée d’expériences professionnelles et de voyages merveilleux hors des sentiers battus, où je me suis construite. J’ai grandi au fil de postes à responsabilités, dans les secteurs de la finance (Calyon) et du développement de marques à dimension internationale (Alain Mikli International).

De retour en Europe, je me suis plongée dans le domaine de la culture où j’ai enfin une (re) connexion avec mes premières amours. J’y ai développé des réseaux de distribution et des partenariats pour des licences d’artistes et de musées de 2013 à 2017, chez Arteum.

Après 15 ans de postes à responsabilité dans le développement de projets commerciaux, pour répondre à ma soif de liberté et être plus disponible pour ma famille, je décide de me mettre à mon compte en 2018. J’accompagne mes clients (dont Arteum, YMER&MALTA, Collectible, Illustre, l’association pour un design soutenable…) dans leurs projets de développement, notamment sur des sujets de licence de marque, wholesale, partenariats et web3.

Et quelques années plus tard, je crée UNE HISTOIRE AU MUR avec mon amie Caroline Laigneau. Cette nouvelle aventure est au carrefour de mes expériences, de mes savoir-faire et de mes envies. C’est en particulier l’envie de transmettre la passion de l’art au monde de l’enfance en puisant dans des références issues de tous les horizons.

 

Quelles sont les personnes qui t’ont inspirée dans ta carrière ?

J’aurais rêvé d’avoir un mentor ou un modèle inspirant. J’aime les écrivains voyageurs comme Kessel et je pense également à l’artiste Fabienne Verbier qui m’a inspirée, avec son livre « Passagère du Silence ». Elle quitte tout du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l’art antique chinois. Elle m’a inspirée par la singularité de sa démarche, sa persévérance et sa détermination.

 

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

Proche du monde de l’enfance, dans laquelle je me suis replongée avec UNE HISTOIRE AU MUR, j’avoue être séduite par les « Caroline » que je prends plaisir à lire à mes filles. Il s’agit de 44 albums pour enfants, écrits et illustrés par Pierre Probst et publiés de 1953 à 2007. L’héroïne est une petite fille âgée de sept à dix ans, pleine d’énergie, indépendante, qui vit comme une grande personne. Elle est entourée de huit jeunes animaux espiègles et gaffeurs qui parlent et se comportent de la même manière que des humains. C’est une série très créative. Caroline est ouverte à tous, avec beaucoup de légèreté et de générosité ! Je suis aussi très touchée par les histoires écrites et illustrées par Arnold Lobel, notamment celle de la tendre amitié entre la grenouille et le crapaud. L’humour et le message positif que l’on retrouve dans les trois brigands de Tomi Ungerer me touche également.

 

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

J’ai longtemps eu « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ». Je suis passée ensuite à « Oser réaliser ses rêves » et aujourd’hui je me rapproche de plus en plus de Confucius : « Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir ».

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du bureau MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie. Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.


[CLEAN] Green Monaco

Interview de Bahia Sharara, co-fondatrice de « Clean Green Monaco ».

By Pascale Caron

 

Bahia est une personne atypique et passionnée comme on les aime. Née à Monaco d’un père libanais, et d’une mère monégasque et italienne, elle a partagé sa vie entre Monaco et le Sénégal. Tour à tour, sportive de haut niveau dans le snowboard, ceinture noire de taekwondo, acheteuse internationale et directrice commerciale au Sénégal, sous-directrice d’une boutique de luxe à Monaco, elle a décidé de co-fonder sa société en 2021.

J’ai donc tout naturellement voulu en savoir plus !

 

 

 

Peux-tu nous expliquer ton parcours ?

J’ai démarré ma carrière à 16 ans en tant que sportive de haut niveau. J’étais snowboardeuse freestyle.

On était un collectif de 3 filles qui avaient commencé toutes petites dans la station d’Auron dans les Alpes maritimes. J’ai un beau palmarès à mon actif, ayant été championne de France en 2000. J’ai remporté l’épreuve, mais mon titre n’a pas été validé. Furieuse j’ai quitté la fédération française et je me suis inscrite au Sénégal. J’ai donc été sélectionnée aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002 pour ce pays.

J’ai eu mon accréditation et puis 2 jours avant les JOs, je reçois un mail du CIO qui invalide la participation des pays sans neige aux Jeux olympiques d’hivers !

Cette histoire est passée sous silence, car il n’y a pas eu de couverture média. On a quand même été médiatisés sur FR3 et on a porté plainte, sans aucun résultat. Nos collègues ont tous porté un brassard noir, mais personne n’en a parlé.

2 ans après le CIO m’a proposé de participer aux Jeux olympiques de Turin, mais j’avais déjà interrompu ma carrière pour blessure et je ne voulais pas juste faire de la figuration.

Les traumatismes m’ont contrainte à écouter mon corps. C’est en 2005 lors d’une exhibition que je me fracture le poignet et la clavicule. J’ai 25 ans et je décide de mettre un terme à mon aventure sportive.

À cette époque je retourne à Monaco chez mes parents et je rejoins une grande boite internationale ou je deviens acheteuse France et Dom Tom en Beach wear et Snow wear. Puis je suis promue directrice commerciale en Afrique. En 2 ans et demi, j’ai ouvert 12 boutiques : c’était très dur, mais très enrichissant. Au bout de 2 ans, enceinte, je décide de rentrer pour accoucher et de quitter mon employeur.

J’ai ensuite recherché un poste similaire. Après avoir structuré le développement commercial d’une multinationale avec des outils équivalents de ceux que j’aurai pu utiliser en France, on m’a refusé ces postes, car mon expérience en Afrique n’avait pas la même valeur !

J’ai donc résolu de changer d’horizon. J’ai rejoint alors Loro Piana. J’ai pris par la suite la sous-direction d’Akris en Monaco en 2013, responsable des VVICs et des VIPs. J’y suis restée 6 ans, en tant que responsable de l’évènementiel, et gérant une clientèle ultra exigeante.

Après mon 2e enfant, je suis tombée malade, et j’ai fait un burnout. J’ai décidé de quitter l’entreprise en 2018.

Finalement, je rebondis 6 mois après. J’accepte un poste à durée déterminée chez Silversea, adjointe de la directrice marketing. Et puis la COVID est arrivée : ça a été un raz de marée dans le domaine de la croisière. Je n’ai pas pu rester.

 

J’ai voulu alors m’enrôler dans quelque chose qui a du sens en me recentrant vers l’essentiel : la planète.

 

Tu es déjà beaucoup investie dans le caritatif en Afrique, n’est-ce pas ?

 

Oui. J’ai depuis toujours vu mon père s’engager dans des œuvres de bienfaisance en Afrique depuis mon enfance. Sa devise est : « quand on réussit, il faut partager ». Avec mon frère, on a créé « Generation hope and dreams ». On a amené des panneaux solaires au Sénégal, creusé des puits, bâtit des écoles. Des villages entiers ont été déplacés lors de la construction de l’autoroute et ils se sont retrouvés, sans eau et électricité.

 

Et puis j’ai eu envie de faire encore plus pour la planète.

 

C’est comme cela que tu as créé ton entreprise ?

 

Avec mon associé, on est parti du constat que laver sa voiture ou son bateau n’était pas anodin. L’ensemble des produits chimiques utilisés finissent inexorablement dans les nappes phréatiques qui sont nos réserves d’eau potable. Monaco étant précurseur dans la greentech, on a établi notre société ici.

Quand on a des enfants, on se doit d’avoir le moins d’impact sur la planète, le plus petit geste compte. Par exemple, dans l’habitacle d’une voiture, par effet de serre les microparticules chimiques et autres perturbateurs endocriniens sont libérés dans l’air ambiant. Ce phénomène est exacerbé par l’utilisation du chauffage continu au sein du véhicule.

Nous avons donc mis au point une gamme de produits 100 % naturels, issus des résidus non toxiques de l’agriculture biologique française. Ils sont créés à partir, d’écorces de citron, et d’épluchures… On a conçu également les services autour de nos produits afin de prouver leur efficacité. Le garage du palais princier, la sureté publique, les pompiers et les carabiniers du prince sont devenus nos clients.

Au départ de notre projet, nous sommes passés par un fournisseur partenaire pour prouver rapidement la traction de notre concept et démontrer les effets profitables de celui-ci à la Principauté. Depuis nous sommes en R&D pour créer nos propres formulations. C’est la raison pour laquelle nous sommes actuellement en levée de fonds. Nous satisfaisons un grand nombre de critères d’Objectifs de Développement Durable (ODD). On est convaincus que ça vaut la peine et qu’on ne doit rien lâcher !

 

Quelles sont les personnes, qui-t ont inspirées dans ta carrière ?

Mes parents bien sûr, qui se sont faits tout seuls, comme mon père, ostéopathe à Monaco qui a toujours été un travailleur acharné et nous a montré la voie.

Je citerais également Alyson Felix, une athlète américaine qui a été discriminée lorsqu’elle est tombée enceinte. Elle a créé elle-même sa marque quand ses sponsors l’ont lâchée.

 

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

Mon livre de chevet est « L’alchimiste » de Paolo Coehlo. C’est un ouvrage hyper positif qui te force à garder l’esprit ouvert. Il te montre qu’il faut surmonter les échecs pour apprécier les victoires.

 

Quelle est ta devise ?

« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort ». Je l’ai appris dans le sport de haut niveau. C’est une école de la vie qui t’enseigne que la réussite tu la dois à toi même, et que rien ne sert de marcher sur la tête des autres !

 

À méditer.

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.

Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.

 


[Mode] éthique et responsable

Interview de Virginie Tissinié, créatrice de Grand Atelier.

By Pascale Caron

Cette passionnée de mode et de couture a eu envie de réaliser son rêve à l’aube de ses cinquante ans. Elle fabriquait depuis toujours des vêtements pour son plaisir personnel avec des tissus d’exception. En 2020 elle a voulu fonder sa marque, « Grand Atelier » dans les beaux habits et les belles matières.

À l’ère de la production de masse, rapide et peu chère, associée à une prise de conscience globale du défi environnemental, Grand Atelier se veut éthique et responsable. En récupérant de coupons de tissus inutilisés, provenant de grandes maisons, elle permet d’éviter la pollution et le gaspillage.

« Grand Atelier » conçoit, en France, des pièces uniques, en taille unique, dans les règles de l’art de la Haute Couture française. Les modèles sont réalisés en faibles quantités ou sur commande, sans aucune surproduction. Tout est exploité, car les chutes de tissus sont destinées à la confection d’accessoires.

 

Peux-tu nous parler de ton parcours ? Comment as-tu créé ta société ?

Depuis toute petite j’ai toujours été passionnée par la mode. Mais mes parents ne m’ont pas poussée à vivre ma passion. En bonne élève j’ai fait des études qui ne m’ont pas passionnée et je me suis retrouvée en BTS par dépit. J’ai ensuite bossé en tant que conseiller financier pendant 5 ans, puis à la Chambre de Commerce et de l’Industrie en 2001.

Je venais d’avoir ma fille. J’y suis restée 6 ans sous la coupe d’un manager qui ne me permettait pas d’évoluer sereinement. J’ai eu envie d’un break et j’ai pris une année sabbatique, une décision inconcevable à l’époque.

Je me suis rendu compte très vite que je n’étais pas faite pour ne pas travailler ! J’ai tenu un an. Mon mari qui avait une agence immobilière rencontrait des problèmes avec ses employés et m’a demandé de m’investir avec lui. C’était en 2009, et j’ai démarré à mi-temps pour avoir la liberté de m’occuper de ma fille. J’y suis restée pendant 10 ans.

À 19 ans ma fille est partie faire ses études à l’étranger, et j’ai réfléchi. « Maintenant, c’est mon tour ! »

Mon mari m’a suivi et j’ai décidé de créer ma société. Je n’ai pas eu à me poser beaucoup de questions. « Grand Atelier » est arrivé comme une évidence. Depuis 5 ans j’utilisais de coupons de grandes maisons pour m’habiller. Autour de moi mes amies me disaient « j’adore ce que tu portes ».

Sophie Palacios qui avait fondé « Le grand Bain », le 1er site qui vous accompagne dans votre révolution professionnelle, me conseille de me lancer. Nous avions travaillé ensemble à la CCI. Elle me pousse à faire le parcours entrepreneurial de l’IRCE pendant 4 mois.

Au départ « Le Grand Atelier », c’était une marque de chemise pour femmes, en taille unique, coupées dans des tissus de grands couturiers. Je rencontre à l’époque ma couturière avec qui je collabore encore aujourd’hui qui est spécialisée dans les finitions haute couture.

J’ai créé ma société en janvier 2020, juste avant la pandémie. J’avais l’insouciance de celle qui ne savait pas, que le monde aller s’arrêter, quelques mois plus tard. Bizarrement, cette période de confinement a été très positive pour moi. J’ai rencontré une influenceuse de ma génération qui a fait un post sur son compte @vibeshunter, Florence Cazal.

J’ai vendu l’intégralité de ma collection en quelques heures. Je n’avais pas encore créé le compte de ma société ! Ce démarrage en trombe m’a donné confiance. J’avais prévu d’organiser un événement sur Nice et j’ai même été obligée de demander à mes clientes de me prêter les modèles qu’elles avaient achetés pour faire la première exposition.

C’était juste avant la COVID, je m’étais fait connaitre et pendant les multiples reconfinements, mes clientes ont recommandé. J’ai donc étoffé la collection, avec d’autres chemises, mais aussi des vestes et des manteaux, etc. J’ai pu créer une dizaine de modèles qui se sont très bien vendus.

Après cette première année qui avait démarré sur les chapeaux de roues, la 2e a été plus calme. Je devais par conséquent changer quelque chose et agrandir mon auditoire. Je me suis formée sur Instagram grâce à un coach, Géraldine Dormois. Elle m’a conseillé d’incarner la marque et de me mettre plus en avant, chose qui me rendait mal à l’aise. Mais je l’ai fait !

J’ai également adressé des pièces à des journalistes, certaines ne m’ont pas répondu, d’autres m’ont renvoyé la pièce, mais une d’entre elles, Sophie Fontanel a été déterminante. Elle est journaliste et écrivaine. Elle a été rédactrice en chef adjointe de Cosmopolitan, grand reporter pour ELLE, et animatrice sur Canal+. J’ai envoyé une pièce à son attention à sa maison d’édition. Comme mes créations ont des tailles uniques, elles ont la particularité d’aller à tout type de femmes.

Elle a mis un mois à récupérer le paquet, mais quand elle l’a reçu, elle m’a fait un post de dingue sur Instagram. En 2 h, j’avais gagné 400 abonnés. Quelque temps plus tard lors de mon 1er Pop-up à Paris des clientes m’ont dit avoir été convaincues par ce post. Ma plus grande fierté est qu’elle a porté ma chemise à 4 reprises dans des événements, c’était très flatteur !

Pour me faire connaitre, j’ai donc décidé de faire des pop-ups, tout d’abord à Nice et après à Paris en décembre 2021. C’est à Paris que j’ai fait la rencontre de mon public. J’y gagne des clientes qui me sont fidèles et qui achètent ensuite sur mon site. J’habille la femme du 36 au 42, c’est ma grande fierté, car j’ai beaucoup travaillé sur ce concept de taille unique. J’ai fait beaucoup d’essais pour y arriver.

Je ne regrette pas de m’être lancée, même si aujourd’hui je ne me dégage pas encore de salaire, je suis à l’équilibre. Je suis contente du résultat : je suis dans un monde qui me plait. L’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille. Certaines anciennes amies n’ont pas compris pourquoi je créais ma marque et se sont détournées de moi. Si au début cela m’a fait du mal, c’était pour le mieux. Il faut savoir s’entourer d’ondes positives et pas de briseurs d’ailes !

Quels sont tes prochains challenges ?

Ma collection s’exporte ! Elle va partir au Luxembourg. Là-bas, ils sont en manque d’offre qui sort du mainstream type Zahra ou H & M, sans être pour autant des pièces hyper luxueuses.

J’organise aussi un pop-up fin décembre à Paris, 4 rue de Babylone, chez « Smukke Concept Store », un endroit que je connais bien. Je vais y exposer ma collection pour les fêtes.

 Quelles sont les personnes qui t’ont inspirée ?

Ma grand-mère maternelle a été une femme incroyable qui a eu de multiples vies et qui n’avait peur de rien. Elle avait une grosse personnalité, très indépendante. Elle était une grande amoureuse et a épuisé 3 maris. Elle a travaillé dans le monde de la mode, a participé au lancement de playtex. Elle a également travaillé à New York et était devenue experte internet à Paris. Elle avait fait des études de philosophie ce qui n’était pas commun pour une femme de sa génération. Elle était très exigeante avec nous et nous poussait à ne pas faire n’importe quoi. « Tu as la chance d’être là, fait en quelque chose ! N’aie pas peur d’être une femme ! ». Avec mon mari nous appliquons encore sa devise « La vie est un banquet, autant se servir ». Elle est décédée en 2013.

Une autre source d’inspiration c’est ma fille qui me dit toujours « You’re not too old and it’s not too late ».

Aurais-tu un livre à nous conseiller ?

Je fais partie d’un club de lecture, donc j’en lis beaucoup. Celui qui m’a le plus ému cet été c’est « La carte postale » de Anne Berest, Grand Prix des Lectrices d’ELLE 2022. Il renvoie à une histoire familiale qui m’a beaucoup fait pleurer. Ce livre est à la fois une enquête, le roman de ses ancêtres, et une quête initiatique.

Je lis actuellement « Les gens de Bilbao naissent où ils veulent ». Avec sa plume enlevée, pleine d’images et d’esprit, Maria Larrea reconstitue le puzzle de sa mémoire familiale et nous emporte dans le récit de sa vie, plus romanesque que la fiction. Je vous en dirais plus quand je l’aurais fini, mais c’est très prometteur.

Aurais-tu une devise ou un mantra ?

« Sky is the limit! », je l’aime beaucoup celle-là, et je me la répète chaque jour.

 

A propos de l’auteur : Pascale Caron est membre du comité de MWF Institute et spécialiste de la technologie dans le domaine de la santé. Elle est CEO de la société Yunova Pharma, implantée depuis 2020 à Monaco et commercialise des compléments alimentaires dans la Neurologie.

Pascale est également directrice de rédaction de Sowl-initiative.