[Enfance] AMADE
L’AMADE, est une ONG dédiée à la protection de l’enfance, créé par la Princesse Grace et présidée aujourd’hui par S.A.R La Princesse Caroline. Son engagement repose sur une vision, celle d’un monde ou chaque enfant, quelque soient ses origines sociales, religieuses ou culturelles puisse vivre dignement, en sécurité, dans le respect des ses droits fondamentaux. Celle d’un monde où tout enfant peut pleinement développer ses potentiels.
Entretien avec Jérôme Froissart, Secrétaire Général de l’AMADE
- Quels sont vos projets en cours en Afrique dans le secteur de l’éducation?
L’éducation des jeunes filles en Afrique, notamment au secondaire, est un axe important pour l’AMADE. Nous travaillons actuellement au Niger sur un vaste projet d’accès à l’éducation des jeunes filles à proximité de Niamey la capitale, sur le plateau de Ganguel qui réunit 6 villages. Nous avons réalisé ou réhabilité 6 écoles primaires, ainsi qu’un collège. Les 1.000 enfants de ces villages sont à présent scolarisés au primaire et 500 jeunes devraient avoir accès au collège en 2021. Si au primaire nous avons à présent atteint la parité, grâce notamment à la forte implication des familles et des communes, seulement une jeune fille sur cinq de la communauté sort diplômée du secondaire. Notre objectif est de porter cette part relative à 50%.
- Pourquoi est-ce important selon vous de soutenir spécifiquement les filles?
L’éducation est la clef du développement. C’est la condition sine qua non. L’éducation permet à chacun de développer au mieux ses potentiels, de trouver la place que l’on mérite dans la société, d’être libre. Une jeune fille éduquée est une jeune femme en capacité de se projeter, d’identifier ce qui est bien ou non pour elle, de choisir son mari, le nombre d’enfants qu’elle souhaite. En tant que femme éduquée elle a également beaucoup à apporter à sa communauté, notamment en termes de règlement des conflits, de conseils aux femmes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Les leaders communautaires que je rencontre, les personnes qui incarnent une vision, sont souvent des femmes…. Dans notre quotidien, sur le terrain, nous remarquons que les enfants des mamans peu éduquées, font partie des enfants les plus vulnérables. Les enfants nées de femmes éduqués ont clairement plus de chance de survie. Nous ne naissons pas égaux, et la trappe de la pauvreté est une réalité froide.
- Quelle est la prochaine étape ? Comment gérez vous à distance et avec les contraintes liées au covid ?
Pour ce qui est des femmes, nous avons développé un programme intitulé « Dignité pour les Femmes », qui outre l’accès des jeunes filles à l’éducation secondaire, nous permets d’intervenir en vue de prévenir et prendre en charge les jeunes filles et les femmes victimes de violences sexuelles. Nous collaborons sur ce sujet avec le Dct Denis Mukwege en RDC, Prix Nobel de la Paix. Nous souhaitons également favoriser l’accès à l’hygiène intime qui est souvent un handicap pour les jeunes filles au collège qui abandonnent leur étude au moment de la puberté. Nous venons également de réaliser à Goma, dans l’est de la RDC un centre de santé communautaire mère enfant au sein de l’Hôpital Heal Africa. Ce centre est dédié aux femmes enceintes, de leur grossesse jusqu’à l’accouchement et au suivi des nouveaux nés. C’est une très belle réalisation qui donne beaucoup d’espoir à cette région des Grands lacs.
Nous nous sommes adaptés à cette situation particulière liée au COVID, la flexibilité est dans notre ADN. Nous avons l’avantage de travailler avec des partenaires de terrain qui assurent la mise en œuvre des projets, aussi nous ne sommes pas trop impactés. Nous avons tout de même hâte de repartir sur le terrain au plus près de nos partenaires, des bénéficiaires, c’est d’eux que nous vient la force d’agir.
L’AMADE, est une ONG dédiée à la protection de l’enfance, créé par la Princesse Grace et présidée aujourd’hui par S.A.R La Princesse Caroline. Son engagement repose sur une vision, celle d’un monde ou chaque enfant, quelque soient ses origines sociales, religieuses ou culturelles puisse vivre dignement, en sécurité, dans le respect des ses droits fondamentaux. Celle d’un monde où tout enfant peut pleinement développer ses potentiels.
Entretien avec Jérôme Froissart, Secrétaire Général de l’AMADE
- Quels sont vos projets en cours en Afrique dans le secteur de l’éducation?
L’éducation des jeunes filles en Afrique, notamment au secondaire, est un axe important pour l’AMADE. Nous travaillons actuellement au Niger sur un vaste projet d’accès à l’éducation des jeunes filles à proximité de Niamey la capitale, sur le plateau de Ganguel qui réunit 6 villages. Nous avons réalisé ou réhabilité 6 écoles primaires, ainsi qu’un collège. Les 1.000 enfants de ces villages sont à présent scolarisés au primaire et 500 jeunes devraient avoir accès au collège en 2021. Si au primaire nous avons à présent atteint la parité, grâce notamment à la forte implication des familles et des communes, seulement une jeune fille sur cinq de la communauté sort diplômée du secondaire. Notre objectif est de porter cette part relative à 50%.
- Pourquoi est-ce important selon vous de soutenir spécifiquement les filles?
L’éducation est la clef du développement. C’est la condition sine qua non. L’éducation permet à chacun de développer au mieux ses potentiels, de trouver la place que l’on mérite dans la société, d’être libre. Une jeune fille éduquée est une jeune femme en capacité de se projeter, d’identifier ce qui est bien ou non pour elle, de choisir son mari, le nombre d’enfants qu’elle souhaite. En tant que femme éduquée elle a également beaucoup à apporter à sa communauté, notamment en termes de règlement des conflits, de conseils aux femmes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Les leaders communautaires que je rencontre, les personnes qui incarnent une vision, sont souvent des femmes…. Dans notre quotidien, sur le terrain, nous remarquons que les enfants des mamans peu éduquées, font partie des enfants les plus vulnérables. Les enfants nées de femmes éduqués ont clairement plus de chance de survie. Nous ne naissons pas égaux, et la trappe de la pauvreté est une réalité froide.
- Quelle est la prochaine étape ? Comment gérez vous à distance et avec les contraintes liées au covid ?
Pour ce qui est des femmes, nous avons développé un programme intitulé « Dignité pour les Femmes », qui outre l’accès des jeunes filles à l’éducation secondaire, nous permets d’intervenir en vue de prévenir et prendre en charge les jeunes filles et les femmes victimes de violences sexuelles. Nous collaborons sur ce sujet avec le Dct Denis Mukwege en RDC, Prix Nobel de la Paix. Nous souhaitons également favoriser l’accès à l’hygiène intime qui est souvent un handicap pour les jeunes filles au collège qui abandonnent leur étude au moment de la puberté. Nous venons également de réaliser à Goma, dans l’est de la RDC un centre de santé communautaire mère enfant au sein de l’Hôpital Heal Africa. Ce centre est dédié aux femmes enceintes, de leur grossesse jusqu’à l’accouchement et au suivi des nouveaux nés. C’est une très belle réalisation qui donne beaucoup d’espoir à cette région des Grands lacs.
Nous nous sommes adaptés à cette situation particulière liée au COVID, la flexibilité est dans notre ADN. Nous avons l’avantage de travailler avec des partenaires de terrain qui assurent la mise en œuvre des projets, aussi nous ne sommes pas trop impactés. Nous avons tout de même hâte de repartir sur le terrain au plus près de nos partenaires, des bénéficiaires, c’est d’eux que nous vient la force d’agir.
[Femme] Présidente
INTERVIEW DE SON EXCELLENCE LA PRESIDENTE, MADAME SAMBA PENZA
ANCIENNE CHEF D’ETAT DE LA TRANSITION
ET ACTUELLE CANDIDATE AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Ancien Chef d’Etat, militante et engagée politiquement, Catherine Samba-Penza est d’abord une femme de coeur. Nous avons eu l’opportunité de comprendre en quelques questions/réponses son investissement en faveur du leadership féminin. Fondatrice d’OPALEF, rencontrée au FIED, une femme de tête qui aide les femmes avec générosité et conviction.
- Madame la Présidente de la République de transition de Centrafrique, vous avez géré le pays sortant d’une grave crise, en tant que Chef de l’état de la transition, Quel a été votre priorité ? Quel est votre bilan de ces deux ans de transitions ?
Ma priorité en tant que Chef d’Etat de la transition (2014 – 2016) a été la pacification du pays pour permettre l’expression des forces vives et des partis politiques. Ensuite, j’ai eu pour souci constant, l’implication des femmes dans les canaux de décision. C’est ainsi qu’aussi bien que dans mon cabinet qu’au gouvernement, des femmes ont été appelées aux affaires et ont montré leur capacité de travail et de gestion des dossiers.
Je peux me prévaloir d’un bilan louable : la pacification du pays par le dialogue permanent avec les groupes rebelles ; le rétablissement des relations avec nos voisins et nos partenaires au développement ; le retour de la RCA sur la scène internationale ; l’organisation, malgré les conditions difficiles, des élections présidentielles crédibles et transparentes à l’issue desquelles, j’ai transmis le pouvoir au Président élu ; le regroupement des femmes dans des associations pour leur permettre de cultiver un leadership efficace et d’acquérir une autonomisation.
Ce bilan aurait été plus brillant si certaines forces extérieures n’ont pas tenté d’entraver le fonctionnement de la transition. Je regrette aussi le fait que je n’ai pas pu achever la réconciliation des Centrafricains avec eux et démanteler totalement les milices et groupes rebelles.
- Vous êtes militante des droits des femmes, au sein de l’association des femmes juristes de Centrafrique, formatrice en droits humains au sein du programme Afrique d’Amnesty International, comment voyez vous la place de la femme en Afrique? Vous organisez un forum international féminin (OPALEF), quel est aujourd’hui le rôle des femmes ? Peuvent-elles par le dialogue aider?
Pendant longtemps et au cours de mes divers mandats, le leadership de la femme a été pour moi un but et une obsession. Les femmes ont gagné beaucoup de combats, bravé les pesanteurs socioculturelles qui continuent par freiner leur évolution.
En Afrique, beaucoup d’espaces de libertés ont été conquis par les femmes. Des femmes ont pris le leadership politique, économique et associatif. Je considère que désormais, aucun développement n’est possible sans une forte implication des femmes aux sphères décisionnelles. A l’horizon de 2030 ou 2040, beaucoup de femmes prendront la direction de nombreuses structures et institutions en Afrique.
Les Présidences de femmes au Libéria, au Malawi, en Ethiopie, en RCA ou en Guinée, des postes de Premier Ministre ou de Présidents de parlement dévolus aux femmes au Gabon, au Congo, au Togo sont des signes forts de la prise en compte des aptitudes des femmes dans la sphère politique. Et c’est un atout important.
Le Forum que l’OPALEF, dont je suis la Présidente, organise chaque année, vise justement à organiser et à renforcer l’autonomisation de la femme et l’implication de la femme dans les processus décisionnels par un réel leadership.
Naturellement, les femmes présentent les atouts pour obtenir des consensus dans les processus de dialogue et de paix. Mon expérience à la tête d’un pays en guerre m’a renforcée dans la conviction que la femme a une force de persuasion que les hommes n’ont pas. Même si les dirigeants de ce monde sont à majorité des hommes, le rôle des femmes dans leurs communautés ou sociétés dans le processus de réconciliation s’est révélé déterminant. Et plus elles seront investies de confiance sur ces thématiques, plus elles obtiendront des résultats et mieux le monde se portera.
- Quel message souhaiteriez vous transmettre aux femmes d’Europe ?
Je souhaite dire aux femmes d’Europe de sortir des archétypes et des paradigmes créés par les hommes pour favoriser le dialogue des civilisations. Les femmes sont à même d’ériger des ponts entre les peuples parce qu’elles donnent et entretiennent la vie ; elles peuvent la protéger et la prolonger. Les femmes d’Europe doivent s’ouvrir à leurs sœurs d’Afrique pour un véritable dialogue civilisationnel. Parce que je suis convaincue que si les femmes se levaient dans une dynamique de construction de l’humanité sur les valeurs universelles, le monde changerait positivement.
Je vous remercie.
A suivre sur https://www.facebook.com/csp.officielle/
OPALEF: https://fr-fr.facebook.com/pages/category/Community/Observatoire-Panafricain-du-Leadership-F%C3%A9minin-Opalef-294970324283583/
[Sport] Espoir
Des filles, du softball et du football de Gaza à Dakar
Entretien avec Laura Layousse, fondatrice de LEGA PACE.
Laura, parlez nous déjà de vous, vous êtes un savant mélange de plusieurs cultures, à 33 ans vous avez eu plusieurs vies et des projets ambitieux pour votre pays de naissance, le Sénégal, voulez-vous nous en dire plus ?
En effet, j’ai la chance d’être riche de cultures : libanaise d’origine, Sénégalaise de naissance et de foyer et française non seulement par amour mais aussi parce que mes deux pays d’origine ont un attachement fort avec la France qui m’a été transmis tout au long de mon enfance et j’ai par la suite fait mes études à Paris ainsi que la majorité de ma jeune carrière dans la communication. Je me suis rendu compte que ce mélange de cultures est une richesse car il m’a permis d’évoluer dans une industrie (la mode et le luxe) globale où j’ai très vite pu m’adapter, non seulement au rythme que celle- ci impose, mais surtout à la variété des interlocuteurs.
Après une expérience en bureau de Presse multimarques (Totem Fashion) puis plusieurs années chez Ralph Lauren au service presse (respectivement Home et mode masculine), je me mets à mon compte et je collabore avec des personnes très dynamiques, traductrices de culture : Blackrainbow Agency. Je découvre ainsi l’approche « du tout est possible » et une volonté très forte de faire bouger les lignes, de perturber des ordres et des normes aujourd’hui caduques. Leur approche de la communication m’a permis de me poser des questions essentielles, existentielles même, sur les normes que les sociétés nous inculquent/ imposent et sur les frontières et limites que l’on se créent. De cette réflexion naîtra une envie différente d’aborder le quotidien et la vie en générale, plus engagée, plus consciente et plus ancrée dans le temps. Très vite, je crée une structure associative.
Racontez-nous l’origine de Lega Pace ? Quelle est son histoire ?
Tout commence en octobre 2017, à la suite de la lecture d’un article dans le journal Le Monde qui relate de jeunes femmes qui jouent au softball dans la bande de Gaza avec une balle de tennis et des battes fabriquées par un menuiser. Je suis frappée par leur courage car les femmes et les petites filles ont le droit d’effectuer une activité sportive seulement sous autorisation parentale et dans le cadre de leurs études. C’est un monde radicalement différent de celui dans lequel j’ai grandi où mon père, d’origine Palestinienne, m’a répété tout au long de ma vie qu’une fille pouvait tout accomplir.
Je décide donc d’aider ces jeunes filles pour qui le champ des possibles en interne et en externe est réduit au néant et qui malgré tout à force de créativité réussissent à s’entraîner tous les jours. Je contacte le journal Le Monde pour avoir un moyen de parler à leur entraîneur et dans la foulée la Fédération Française de Baseball et de Softball. A partir de là, une cascade de rencontres merveilleuses et bienveillantes nous permet d’envoyer plusieurs centaines kilos d’équipements sportifs à l’attention des filles mais aussi des garçons qui aujourd’hui forment la fédération Palestinienne de Baseball et Softball que j’ai eu l’honneur d’accompagner depuis maintenant 3 ans et fait partie grâce à tous les efforts communs de la Fédération Internationale de Baseball et Softball (grâce à qui j’ai pu fournir plusieurs fois du matériel à l’équipe). Pour concentrer tous ces efforts, je créée l’association en juillet 2018 avec dans son nom une évocation à l’union de toutes ces personnes qui ont rendu les choses possibles, la ligue. Ce sera donc Lega Pace.
En quoi le sport est-il vecteur de valeurs d’éducation, d’autonomisation des femmes et de liberté d’entreprendre ?
Déjà en tant que femme, je pense que l’activité physique est primordiale pour la compréhension de son corps durant ce passage compliqué qu’est l’adolescence. Le sport aide à construire la confiance en soi et la résilience. Deux valeurs importantes dans le monde dans lequel on vit. Au-delà de cela, il est vecteur de joie, il aide à former une communauté à travers l’esprit d’équipe et peut aussi représenter un refuge par rapport à des violences culturelles ou au sein de leur foyer …
Vous avez aujourd’hui, après un premier succès, un second projet au Sénégal cette fois-ci, parlez nous en . Comment la covid a-t-elle affecté le projet ou changer votre façon de l’aborder?
Il était vital pour moi pour moi de rendre au Sénégal une part de ce qu’il m’a donné. Au-delà de la richesse culturelle, un sentiment de foyer, de maison et de sécurité primordial pour une petite – fille de migrant. J’avais entendu parler d’une organisation qui s’appelle Ladies Turn dirigée par trois femmes dont le but est d’apporter le football pour les filles dans les écoles et d’utiliser celui-ci comme vecteur d’égalité entre les sexes. Après avoir rencontré Seyni, sa fondatrice et présidente – elle-même ancienne footballeuse de la sélection sénégalaise, nous souhaitons organiser un tournoi de football féminin au Sénégal pour les 10 ans de Ladies Turn. Tournoi qui réunirait des filles de Paris et sa banlieue, de Gambie, d’Égypte. Plusieurs objectifs en tête comme la promotion du foot féminin et la construction de pont culturels et sportifs entre différentes communautés. La covid 19 bien sûr chamboulé nos projets et nous a poussé à nous demander comment apporter notre soutien et faire un réel impact dans la vie de jeunes filles au Sénégal. A l’issu de nos échanges, ressort une école élémentaire de jeunes filles dans la régio de Saint Louis. Son histoire, un cadeau d’une femme au ministère de l’éducation avec une seule requête qu’elle soit exclusivement dédié aux filles nous séduit immédiatement. Après plusieurs échanges avec la directrice de celle-ci, il parait évident que la crise dû à la Covid-19 a affecté le pouvoir d’achats des familles pour qui le coût des fournitures et manuels scolaires peut-être dissuasif. Nous mettons donc au point des kits de sponsorings qui incluent les manuels scolaires, les fournitures, l’équipement sportif, les tenues de foot ainsi que les cours de football hebdomadaires afin d’ôter aux familles cette charge budgétaire. Il est bien entendu question de nous impliquer personnellement à travers de déplacements mensuels, de création d’ateliers avec d’autres écoles et surtout une vision à long terme pour cette école.
De quoi avez-vous besoin pour faire aboutir votre projet ? Comment peut-on vous aider ?
Il y a plusieurs moyens de nous venir en aide : en faisant un don sur notre site ou directement sur HelloAsso (liens ci-dessous) ou alors de me contacter pour des dons matériels (manuels scolaires, cahiers, cartables, équipement sportifs) et bien entendu en parler au maximum de personnes susceptibles de nous aider à permettre à ces 350 petites filles d’effectuer leur rentrée après une année si mouvementée.
Sites internets: https://fr.legapace.com
Dons: https://www.helloasso.com/associations/lega-pace/formulaires/2
[Culture] Danse burkinabé
Danses Africaines
Rencontre avec Aminata Sanou
SL : Artiste originaire du Burkina Faso, Aminata vous êtes danseuse, chorégraphe et directrice artistique, quel a été le déclencheur de cette histoire ?
AS : je suis la benjamine d’une fratrie de six frères et sœurs dont quatre sont des artistes professionnels, enfant d’un père forgeron et d’une mère de la lignée des griots. J’ai appris avec facilité la danse traditionnelle lors des cérémonies de mariages et de baptêmes et côtoyant ainsi les grandes figures de ces arts de tradition vivante.
La danse est venue grâce à ma famille, ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère et mes arrières grands-pères ont toujours chanté, dansé, joué de la musique à Bobo-Dioulasso.
SL : Comment avez-vous professionnalisé votre passion ?
AS : Dans les pas de grands maîtres-danseurs, je me suis formée à la capoeira, au théâtre, en technique de danse contemporaine avec des chorégraphes et metteurs en scène de renom tels que Salia SANOU, Seydou BORO, Serge Aimé COULIBALY, Aguibou Bougobali SANOU, Luc PETTON, Moise TOURE, Farguas ASSANDE.
SL : Vos chorégraphies sont devenues collaboratives et engagées
AS : En effet, en 2008, j’ai joué dans le duo « Elles osent » chorégraphié par Lévy Tiérema Koama de la Compagnie Sombo dans le cadre de la 7ème édition du festival « Dialogues de corps », «Instinct acts against violence ».
En 2009, j’ai participé à un projet international qui se déroule en Allemagne « Signes et Sens» une chorégraphie collective réunissant des danseurs et chorégraphes burkinabés, français, nigériens, marocains et sénégalais, où je suis interprète. En 2010, j’ai également dansé dans «Anhumanus», pièce chorégraphique de mon grand frère Aguibou Bougobali Sanou de la Compagnie Tamadia, d’ailleurs pièce qui a concouru aux 7èmes rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien, «Danse l’Afrique danse».
SL : en 2010, votre ligne de carrière commence à se dessiner
AS : En 2010, dans le cadre du programme « Profession artiste », je suis accueillie 3 mois en résidence au Centre National de la Danse à Paris – Pantin . Je créée alors ma toute première pièce solo « Une Autre » qui remportera le premier prix du programme « Visas pour la création » 2011 de l’Institut Français de Paris. Le thème central est la condition de la femme africaine , quelle est sa place dans la société ?
SL : en 2011, votre prochaine étape est de créer votre compagne internationale ?
AS : oui j’ai l’envie de mettre avant sur la scène internationale l’Afrique de l’Ouest et mes racines du Burkina Faso en créant la Compagnie Aminata Sanou-Tamadia International.
En 2013, dans le cadre du projet «Ch’mins de traverse » et en collaboration avec l’association Carvin culture, notre compagnie « Cie Aminata Sanou » crée le spectacle DON KADI autour des danses et musiques du royaume mandingue . Les chorégraphies se multiplient ,en 2014, je participe à Kalunga de la chorégraphe martiniquaise Agnès DRU. En 2015, je crée le spectacle « Les pas du silence » pour quatre danseuses, pour le festival IN-OUT DANCE FESTIVAL à Bobo-Dioulasso. En 2016, Je me lance dans la création de ma pièce chorégraphique pour 3 musiciens et 5 danseurs intitulée « Le Temps des Griots».
SL : Le Griot est ancré dans la tradition orale, et a vocation à transmettre la parole sage, la danse s’en inspire ?
SA : « Le temps des Griots » est séquence dansée, un plaidoyer par la danse en vue d’aspirer à une société meilleure, une société d’équité et de solidarité où les droits de l’Homme seraient plus respectés. C’est une pièce chorégraphique où les artistes incarnent le griot – celui qui est l’absolu de la parole sacrée en Afrique ? – afin de dénoncer les différentes formes d’intolérance et de discrimination de notre société actuelle.
SL : la danse, plus globalement la culture, est–elle vecteur de valorisation africaine ?
AS : j’en suis convaincue et dans ce sens, je créé en mai 2012 « les rencontres artistiques et culturelles de Carvin » lors de la 6e édition du festival Tamadi’Arts à Carvin ; C’est un festival pluridisciplinaire qui, en plus d’œuvrer pour le dialogue et la valorisation des arts et des cultures, se veut être un cadre de rencontres et d’échanges entre des artistes professionnels venus des quatre coins du monde. J’espère que la 10e édition de ce festival aura lieu en mai 2021.
En 2017, je suis danseuse interprète dans A ReBours, une création chorégraphique de Aguibou Bougobali Sanou. A ReBours, c’est d’abord un questionnement sur ce qu’il subsiste du rôle du tambour dans la société contemporaine, de sa symbolique sacrée jusqu’à sa plus profane utilisation. Face aux nombreuses crises multiformes que connaît le monde, «A rebours» a été créé dans un but d’alerter les uns et les autres sur les risques de l’avènement d’une 3ème guerre mondiale. Cette chorégraphie est aussi l’une des voix qui prônent l’expression de la diversité culturelle.
SL : vos dernières actualités ?
AS : En 2020, je créé une pièce chorégraphie « Mouvements non autorisés » accueillie pour une première résidence à Abidjan (Côte d’Ivoire) au mois de février.
Le 18 juillet 2020, avec beaucoup de reconnaissance et d’honneur j’ai reçu le prix d’Ambassadrice culturelle 2020 de l’UNESCO et Center for Peace lors de l’événement commémorant la journée internationale Nelson Mandela.
[Sénégal] Fatou Sagna Sow
Entretien avec FATOU SAGNA SOW
Née à Paris et de nationalité franco-sénégalaise, ayant eu un parcours au sein d’une grande banque française, vous avez un jour décidé de revenir dans votre pays d’origine, le Sénégal.
Vous êtes aujourd’hui une femme engagée, collaboratrice au sein du Conseil Economique, Social et Environnemental du Sénégal (CESE), œuvrant pour l’amélioration de la vie économique des sénégalais. Quel est votre parcours et votre rôle au sein du CESE ?
Je suis Diplômée en droit des affaires, et en droit comparé à Paris, en Droit du Multimédia et des Systèmes d’Information à Strasbourg ainsi que du Mastère Spécialisé Manager Telecom de l’Institut Mines Telecom. Je suis candidate au programme de l’Executive MBA de l’University of Chicago’s Booth School of Business ; formation qui se déroule sur trois continents ; respectivement sur les campus de Chicago, de Londres et de Hong-Kong.
Après plusieurs expériences professionnelles en cabinet d’avocats parisiens spécialisés en droit du multimédia et des systèmes d’information et un passage au département juridique du groupe BNP Paribas, j’ai intégré, en 2008, la direction juridique du groupe Société Générale comme Juriste senior marchés financiers au sein de la banque de financement et d’investissement du groupe. J’ai fini par rejoindre le cabinet du General Counsel de la banque en tant que Group Legal Knowledge Manager. Avant de quitter le monde de la banque en fin 2015.
Passionnée de politique, de 2000 à 2007 j’ai intégré puis coordonné la section île de France du parti politique sénégalais AJ/PADS. Et par la suite j’ai eu le très grand honneur d’être élue conseillère municipale de la ville de Mantes la ville (Les Yvelines) de 2008 à 2014. Un mandat très enrichissant, au plus près des préoccupations quotidiennes des français.
Installée à Dakar depuis septembre 2016, j’ai adhéré au mouvement La République En Marche en janvier 2017. J’ai participé activement à la campagne présidentielle en tant que responsable des comités locaux du pays et j’ai été désignée de mai à décembre 2017 la Référente du mouvement LREM au Sénégal.
De Septembre 2018 a juin 2019, j’ai travaillé en tant que coordinatrice de projets économiques pour le développement : d’une part, le projet Mbao Parc pour lancement d’un parc animalier et de loisir dans la forêt classée de Mbao avec les ONG Enda Graf Sahel & Kinkeliba ; et d’autre part, le projet Hub iiT Sénégal pour le Lancement d’une structure d’appui aux Micros, Petites et Moyennes Entreprises sur secteur Agroalimentaire avec l’AFD et les ONG Tech-Dev & Enda Graf Sahel et en partenariat avec des structures gouvernementales (l’ITA, l’ANRSA, l’ADEPME, l’ES Polytechnique, la DER, le FNDASP).
En août 2019, j’ai été nommée Conseillère Technique de la Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental, l’ancien Premier Ministre Dr Aminata TOURE. Dans cette fonction que je suis très honorée d’occuper, j’apporte mon expertise transversale à cette Institution d’aide à la prise de décision et de conseil du pouvoir exécutif sénégalais.
Du fait de ces nombreuses activités politiques et professionnelles je peux aujourd’hui me prévaloir d’un réseau riche notamment au sein du pouvoir exécutif sénégalais et de nombreuses institutions du pays.
En tant que Femme, comment voyez-vous le développement des conditions de la femme africaine ?
La femme est un entrepreneur, un leader par nature. De par son rôle central dans la cellule familiale et dans la communauté, elle a développé le sens de l’organisation, de l’écoute, de la négociation et le sens des priorités. Elle a une vision à court, moyen mais également à long terme, ce qui lui permet d’inscrire ses actions dans la durée.
Sur le continent Africain, qu’elle soit vendeuse ambulante, transformatrice, restauratrice, enseignante, chercheuse, économiste, juriste, sociologue…, la femme joue un rôle fondamental dans le développement économique et social. Mais beaucoup ne s’en rendent même pas compte. Il est urgent de valoriser et encourager le leadership féminin.
Quels sont selon vous les plus grands challenges au Sénégal ?
Appuyer et donner de la visibilité aux femmes chef d’entreprise et leader. Elles sont le moteur de l’économie et quand elles sont à des postes de responsabilité publique elles obtiennent généralement de bons résultats. La loi sur la parité permet d’avoir une véritable représentativité des femmes pour les postes électifs, il convient de consolider ces acquis.
Appuyer les chercheurs dans tous les domaines, il ne s’agit pas pour le Sénégal de reprendre les solutions d’ailleurs mais de développer ses propres solutions et de trouver ses propres modèles de développement. Des solutions existent déjà, je prends l’exemple du secteur agro-alimentaire, où des techniques endogènes de séchage, de transformation, de conditionnement existent, le challenge est la mise à l’échelle de ces techniques par l’information technologique. Les savoirs-faires locaux existent, il convient de les mettre au cœur de nos stratégies de développement plutôt que d’aller chercher des solutions ailleurs.
Quels conseils pourriez-vous transmettre aux femmes ?
Développer leur leadership, leur réseau et leur solidarité. Sachons également susciter des vocations chez les plus jeunes en leur montrant des parcours, en illustrant la réussite des femmes. Il faut percer le plafond de verre.
Comment alliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?
J’ai toujours recherché la meilleure articulation possible entre vie personnelle / vie professionnelle/vie politique et associative/pratique sportive. C’est un équilibre dont le centre de gravité évolue en fonction des priorités du moment et de mon environnement, il faut s’adapter.
Mes fonctions de Conseillère Technique sont passionnantes et très prenantes, avec des nombreux rendez-vous extérieurs ou des missions de représentation parfois même le week-end. Donc je me fais aider pour les tâches ménagères et pour la garde de mes enfants, mais je tiens à rester présente pour mes deux jumeaux de 10 ans. Les soirs et le week-end je prends le temps de regarder les activités de la semaine et je participe à la vie de l’école, depuis 2016 ; en étant que représentante de parents d’élèves siégeant au Conseil d’Ecole.
Avez-vous des passions que vous souhaitez nous partager ?
J’ai tout d’abord une véritable passion pour les Nouvelles technologies. Leur caractère transversal les rend incontournables. Je pense qu’elles sont une chance pour le continent Africain, car elles permettent de produire et de développer des services avec un minimum d’infrastructure : souvent une simple connexion internet et un téléphone suffisent. Désormais on ne consomme, vend, se forme, s’informe, se distrait, communique… plus tout à fait de la même manière. La révolution numérique est passée par là, et ce n’est qu’un début !
Mon autre grande passion est, vous l’aurez compris, la Politique.
Celle avec un grand « p », celle qui fait bouger les choses et qui accompagne les concitoyens dans les la gestion du quotidien. Celle qui suscite l’entrepreneuriat féminin, celle qui met en place des projets de développement ambitieux et innovants, celle qui met des ponts entre les peuples du monde entier.
Un jour, un de mes responsables à la Société Générale m’a dit que j’étais une grande rêveuse, et c’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire. Je suis fondamentalement idéaliste.
[Evasion] Côte d'Ivoire
Entretien avec Nader Fakhry,
la Côte d’Ivoire sous un autre angle
Propos recueillis par P.Cressot
Nader Fakhry, vous êtes bloggeur, photographe, vidéaste, amoureux de la nature, humaniste, activiste, créateur de loisir écologique, aventurier, 100% génération Y, Nader Fakhry vous nous faites rêver.
Pourriez-vous m’expliquer votre parcours et quel a été le déclic de votre changement de vie?
Ma vie ne tournait qu’autour de mon travail à Abidjan, comme la plupart des personnes de mon entourage. A 27 ans, après un burn-out, j’ai réalisé que je devais sortir du cercle vicieux de la routine et de son stress, et que le voyage était la meilleure façon de pouvoir s’aérer le corps et l’esprit. J’ai réalisé alors que je n’avais pas besoin d’investir dans des billets d’avion, que j’avais toujours vécu en Côte d’Ivoire mais que je ne connaissais pas mon pays. Abidjan n’est pas du tout représentatif de la Côte d’ Ivoire. C’est de cette façon que je me suis lancé dans cette aventure en visitant chaque week-end, à chaque fois que le temps me le permettait, une destination différente en Côte d’Ivoire.
Je me suis rendu compte qu’en mettant de coté ses préjugés et les aprioris, en sortant de sa zone de confort et en acceptant de découvrir de nouvelles choses qu’on ne connait pas, qu’on ne maîtrise pas, on pouvait être surpris. Je suis tombé amoureux de la culture, des paysages, j’ai lié des amitiés partout dans le pays et la vidéo m’a permis de partager cette expérience avec l’ensemble des ivoiriens. Je me suis rendu compte que les ivoiriens ne connaissaient pas leur pays, au fil des posts, tout comme moi.
Mon objectif est de promouvoir la Côte d’Ivoire dans son ensemble, d’éveiller et sensibiliser les ivoiriens. Le tourisme par exemple peut être un grand facteur de développement. Le tourisme local peut également permettre aux ivoiriens de se découvrir et d’être fiers de leur pays.
Le tourisme local peut également permettre aux ivoiriens de se découvrir et d’être fières de leur pays. Il peut améliorer la cohésion sociale et la paix. Bien entendu, on ne peut pas développer le tourisme sans penser à l’environnement, au développement durable, à la protection de la faune et de la flore. D’où mes travaux sur d’autres sujets qui visent à sensibiliser.
Quelles sont vos découvertes phares ? Les pépites incontournables de la Côte d’Ivoire ? Quel est le message que vous souhaitez transmettre à travers vos vidéos ?
Il n’y a pas un endroit en Côte d’Ivoire que je visite pour la première fois sans être émerveillé. Les plages à l’ouest qui sont encore sauvages et à l’état brut. Les savanes du nord, les forêts de l’ouest avec une faune exceptionnelle, les montages de l’ouest encore, le centre et les traces du passage du premier président de la Côte d’Ivoire à Yamoussoukro, …tant à dire. Il y a mêmes des traces des hommes rendus esclaves qui a eu lieu sur toute cette côte de l’Afrique. Malheureusement, si on ne fait rien. Tout cela risque de disparaître.
La génération millénials est elle plus bienveillante et reconnaissante de ce que mère nature nous apporte ?
Je ne sais pas si la génération Y est plus sensible à la nature mais je pense que n’arrive au hasard. Chaque être, chaque âme qui arrive sur terre vient pour une raisons pour une mission. A chacun de trouver la sienne. Je pense qu’il y a beaucoup de chose à découvrir grâce à la nature, à apprendre, à partager. La contemplation est devenue l’une de mes principales activités et j’utilise la photo et la vidéo pour en témoigner.
Le monde est en train de changer « post confinement/crise sanitaire », on ressent une réelle prise de conscience…
J’espère que le Covid 19 permettra aux hommes aux femmes d’ouvrir les yeux. Au final, tout peut s’arrêter si on ne prend pas soin de nous, des autres, de la nature de notre planète. L’homme n’est juste qu’un élément parmi tant d’autres. Il faut juste qu’il arrive à trouver le bon alignement.
Fakhry Nader
Instagram @fakhry_nader
Facebook Fakhry Nader
[Evasion] Tanjaouia
Tanjaouia…
Par Christian Carbone
Quelques lumières dans la brume …
S’il ne fallait qu’un lieu où le talent s’exprime !
Tanger la mythique, où rien ne se passe mais tout arrive, le lieu improbable
de tous les possibles, où tout commence et rien ne finit … jamais.
« Rien n’est hasard, tout est symbole »
Quelques « pépites » percent ce voile éthéré si diaphane, immatériel mais
tellement lourd, pesant, d’une doxa monolithique.
En ma mémoire, leurs noms résonnent comme une mélopée enivrante de
notre Kasbah :
Asma, Aïcha, Kenza, Stéphanie, Soumaya, …
Libres ! De tout, en tout, partout !
Nul n’est besoin de pompeuses théories socio-politiques ou de farouches
combats militants pour ressentir ce maëlstrom tournoyant de liberté, de
fraîcheur, de lumière solaire, en un mot de « vie » !
Il suffit de les côtoyer pour ressentir ce choc subtil, enivrant mais profond
et délicieux comme un matin d’automne sur la baie …
Dans ce monde étrange où « l’avoir » règne en maître absolu, ces perles
fauves « sont » !
Chef d’entreprise, libraire, cinéaste, communicante, journaliste, …
Elles investissent les citadelles culturellement (tragiquement) machistes
avec une force sereine mais implacable !
Les premières lézardes apparaissent sur leurs murs d’ocre poussière.
Delacroix, Matisse, Bacon, Burroughs, Bowles, B. Jones, … y ont posé
pinceaux et plumes. Etonnant, non ?
Ana Tanjaoui !!!
[Designer] Coco
Madagascar par la Mode avec COCO MASOMBIKA,
Entre recyclage et innovation
Entretien avec Michèle Charvet-Rafidison par P.Cressot
L’impulsion de créer? une histoire de plaisir
« J’ai eu 54 ans cette année. Dessiner des vêtements, est venue comme une évidence depuis mon plus jeune âge. Un loisir créatif depuis mon enfance, jusque l’intention de m’habiller avec mes créations, et à 25 ans je décide d’apprendre la technique par le biais de cours particuliers de couture avec une modéliste qui m’ont permis de les réaliser moi-même toujours pour le plaisir.
Comment l’aventure a débuté?
A 32 ans j’ai commencé la peinture et l’art plastique et ai créé mes premiers articles commerciaux de déco maison et jardin à 36 ans, tout particulièrement de la poterie. Une majorité des maisons de Toamasina ont été décoré de mes produits en terre cuite de 2001 à 2010, mais en 2005, j’ai présenté ma première collection de vêtements d’un style que j’ai toujours appelé « ARTISANAL COUTURE », car tourné vers une mode éthique en mettant en avant l’artisanat, l’art et le surcyclage.
Suivi d’une reconnaisance
Elue meilleur styliste Malagasy en 2009 par un événement « Tendances show », et en 2010, je ne me suis plus consacrée à la mode en 2010. Sur appel à candidatures, j’ai été sélectionné avec 14 autres stylistes pour bénéficier d’une formation en design de mode à Antananarivo subventionnée par l’ambassade de France via son projet Art Mada 2, par la Région Ile-de -France et le Ministère de la Culture et des Arts Malagasy ; une formation assurée par des professeurs du lycée Rolland-Garros de La Réunion, une styliste parisienne Sakina M’sa, et des ateliers avec Jean-Luc François, Batik International, Madacraft, Universal Love (Isabelle Quéhé). Une formation qui m’as permis avec 3 autres stylistes de participer pour la 1ère fois à un salon international « Ethical Fashion Show » au Carrousel du Louvres à Paris en 2012.
Tes succès?
Des défilés de Toamasina avec 2 collections par an, un nouveau salon international à Paris en 2016 « Le Labo International », Paris fashion week en 2016 et 2017, la Milan Fashion week en 2017 et la création en 2018 à Paris de ma nouvelle marque « Micou Couhèle créations » pour être au cœur de la mode.
De Mada ….à Paris
Le 1er avril 2019 de décide de déménager de Madagascar à Orléans pour être au cœur de la mode. Je participe depuis 2016 aux événements pour le climat et la mode éthique organisé par l’association Universal Love: COP 22 – La mode pour le climat à Marrakech/COP22 en 2016, Patrimoine et mode éthique à Paris en 2017, Parures, objets d’arts à porter à Paris en 2017 et à la Manufacture de Roubaix en 2019.
Mon pseudo de créatrice est depuis le début de mes créations Coco Masombika.
Ton rêve?
Un partenariat ou un financement pour la réalisation, la communication et la distribution de mes créations pour être connue et consommée par plus grands nombres, une reconnaissance dans le secteur du métier de la mode.
Les futurs projets?
D’abord un défilé de mode à Toamasina le 14 décembre prochain pour la présentation de ma dernière collection. Ensuite être sélectionnée à un concours de jeunes créateurs à Paris auquel je me suis inscrite et d’en devenir la lauréate pour l’année 2020, une façon d’avancer dans mon rêve de reconnaissance et dans ma recherche de partenariat pour la communication, les réalisations et la distribution de ma marque. «
une créatrice éthique à suivre Facebook et Instagram: Coco Masombika, Micou Couhèle créations.
[Femmes] Manifeste 490
Maroc: le Manifeste 490
par Christian Carbone
Le manifeste des 490 publié par Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, sur l’impensable procès et sentences que vient de subir la journaliste marocaine Hajar Raissouni.
Les relations sexuelles hors mariage sont en effet interdites par l’article 490 du code pénal marocain, qui punit «d’emprisonnement d’un mois à un an toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles ». L’avortement est aussi interdit, sauf quand la vie de la mère est en danger. L’article 453 du code pénal prévoit jusqu’à deux ans de prison pour une femme qui se fait avorter, et jusqu’à cinq ans de prison pour une personne pratiquant un avortement sur autrui, rappelle « Libération ».
« AUJOURD’HUI, JE NE VEUX PLUS AVOIR HONTE. MOI QUI AIME, AVORTE, AI DES RELATIONS SEXUELLES SANS ÊTRE MARIÉE. MOI QUI ME CACHE. MOI QUI RISQUE LE DÉSHONNEUR, L’INFAMIE, LA PRISON. »
Les signataires de cette tribune demandent un changement rapide de législation, qui ne correspond pas à la réalité de la population marocaine. « Aujourd’hui, je ne veux plus avoir honte. Moi qui aime, avorte, ai des relations sexuelles sans être mariée. Moi qui me cache. Moi qui risque le déshonneur, l’infamie, la prison », peut-on lire dans le manifeste.
Il est aussi écrit qu’en 2018, 3 048 personnes ont été incarcérées pour adultère au Maroc. C’est ce que risquait la journaliste marocaine Hajar Raissouni, arrêtée pour « relations sexuelles hors mariage» et « avortement illégal ».
Alors que le procureur avait reporté son jugement à fin septembre, elle avait été incarcérée et risquait jusqu’à deux ans de prison. Le manifeste des «hors la loi » a eu un impact sur le procès de cette jeune femme de 28 ans. Le 16 octobre 2019, le Roi du Maroc a gracié la journaliste.
En 2018, deux articles du code pénal marocain (art.490 – art.453) ont conduit dans les geôles marocaines 3 048 personnes pour adultère.
Un cri de révolte le Prix Goncourt 2016, Leïla Slimani :
« Aujourd’hui, je ne veux plus avoir honte.
Moi qui aime, avorte, ai des relations sexuelles sans être mariée.
Moi qui me cache.
Moi qui risque le déshonneur, l’infamie, la prison »
Un manifeste est publié sur internet : texte490@gmail.com
« De nombreuses personnalités du monde culturel et artistique et de la société civile nous rejoignent …
Notre combat est le vôtre.
Nous n’attendons plus que vous … Lisez et signez !!! » -Christian Carbone
photo credit HuffingtonPost Maghreb
[Musique] Kristel
Focus sur Kristel
Pop, Rock / Madagascar : Pépites du Rêve Africain depuis 2017
Par Laetitia Normand
Qui est-elle ? Qui est-elle ? Une femme bassiste.
Par-dessus tout ? De Gossip à Prince en passant par Skunk Anansie avec un soupçon de touche tropicale.
Résultat ? Le genre de roche qui vous frappera avec un fer à repasser chaud pour brandir fièrement leurs racines. Ce n’est pas seulement le féminisme qui s’expose, mais c’est surtout une génération en état d’urgence qui prépare son avenir. L’avenir pour eux-mêmes et pour la nation.
Bassiste et chanteuse, Christelle Ratri forme le groupe sous le nom de Kristel. Entourée de son mari, Andry Sylvano à la batterie et de son frère, Ben Kheli à la guitare, elle a aussi eu l’occasion de collaborer avec d’autres artistes reconnus de Madagascar.
Ses textes, uniquement en malgache, racontent le quotidien des habitants de la grande île de la côte Sud-Est de l’Afrique.
Une femme artiste engagée, une battante.
A suivre
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UClhYEYYAdQYiPJETOp_XeAA
Bandcamp : https://kristelband.bandcamp.com/merch